Page 4 - base

Version HTML de base

Echo Bruit
n° 120
03.2008
g
Actualités
2
le magazine de l’environnement sonore
Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire
d’État à l’Écologie, a annoncé le mardi
4 décembre, avec son homologue des
Transports Dominique Bussereau, un
plan pour réduire le bruit des avions
aux abords des aéroports parisiens.
Paradoxalement, alors que le bruit a été
plutôt oublié des débats cet automne,
il retrouve un statut d’enjeu prioritaire
plus en accord avec les attentes
sociales dont il fait l’objet. Il est vrai
que la résorption des points noirs du
bruit – ces zones d’habitation où la
situation sonore est la plus critique –
figure au nombre des conclusions du
Grenelle. Pour Nathalie Kosciusko-
Morizet, problématique transversale
oblige, ces actions sont une « première
illustration des synergies qui existent
au sein du Medad ». Pour la députée
de l’Essonne, qui connaît bien le
dossier des nuisances aéroportuaires
pour s’être fortement impliquée dans
la défense des intérêts des riverains
d’Orly, les décisions prises aujourd’hui
sont le fruit de réflexions engagées
depuis plusieurs années et qui trouvent
ici une traduction concrète.
Des mesures qui se résument en
quatre ambitions majeures…
• Des procédures d’atterrissage moins
bruyantes aux abords des aéroports
parisiens

En région parisienne, où l’importance
du trafic et la densité des populations
survolées justifient des mesures
particulières, il s’agit de réduire le
bruit autour des aéroports en jouant
sur les procédures aéronautiques. De
fait, en Ile-de-France, ce sont 277 000
personnes qui subissent de fortes
nuisances dues au bruit des avions.
Dans le principe, il s’agit de faire en sorte
que les avions volent plus haut avant
d’atterrir. Ainsi, l’altitude des avions à
Le bruit : objet des premiers
travaux pratiques du Grenelle
de l’environnement
Le Gouvernement a présenté le 4 décembre dernier
un plan d’actions de réduction des nuisances sonores
liées au trafic aérien.
La descente continue : une procédure complexe à mettre en œuvre
La descente continue consiste à délivrer une
autorisation d’atterrissage lorsque le pilote est
encore à une altitude d’environ 3 000 mètres. Le
pilote est alors entièrement responsable de la
conduite de son vol, le travail du contrôleur se
limitant alors à garantir l’espacement minimal
réglementaire entre deux avions. Réalisable
par faible trafic seulement – il faut augmenter
l’espacement entre avions –, cette procédure à
moindre bruit autorise des gains acoustiques
moyens de l’ordre de 5 décibels, à des distances
comprises entre 20 et 50 km du seuil de piste.
Des protocoles vont être signés entre l’aviation
civile et les compagnies aériennes pour généraliser
ces procédures chaque fois que possible et
notamment la nuit pour réduire les nuisances sonores. Ainsi, Air France et la Direction générale de l’aviation civile (DGAC)
ont décidé, après une expérimentation menée en 2007 à Marseille-Provence, de signer une convention pour la mise au point
de procédures en descente continue sur les aéroports de la région parisienne. Dès le premier semestre 2008, une procédure
de profil en descente continue sera ainsi appliquée aux arrivées sur la piste ouest d’Orly provenant du sud-ouest. Dépourvu
de virage et correspondant à un nombre limité d’avions, ce flux est, en effet, moins complexe à adapter que les autres.