Page 14 - base

Version HTML de base

Echo Bruit
12
le magazine de l’environnement sonore
décembre
2010
l
Spécial “Acoustique, thermique et ventilation”
COMPATIBILITÉ ACOUSTIQUE ET THERMIQUE
DEUX SYSTÈMES À LA LOUPE : LE VITRAGE ISOLANT AVEC “WARM-EDGES” ET LES SYSTÈMES D’ISOLATION THERMIQUE PAR L’EXTÉRIEUR
À l’heure actuelle, poussé par des politiques énergétiques de plus
en plus élaborées, le monde du bâtiment évolue. Ceci est fortement
justifié par le fait qu’il représente 43 %des dépenses énergétiques en
France, loin devant les transports (31 %) et l’industrie (20 %). L’enjeu
se situe tant au niveau des constructions neuves qu’au niveau des
bâtiments existants. De nouvelles réglementations thermiques
(appelées RT par la suite) ont donc vu le jour à la fois pour l’existant
et le neuf sous l’impulsion du Grenelle de l’environnement.
Pour atteindre les exigences fixées par ces réglementations, de
nouvelles techniques apparaissent et se développent afin de
diminuer les pertes énergétiques. Cela peut être réalisé par la
création de nouveaux systèmes ou simplement par le renforcement
(augmentation d’épaisseur, diminution de la conductivité thermique
des isolants, etc.) des performances des techniques traditionnelles.
Les innovations technologiques concernent principalement les
éléments composant l’enveloppe du bâtiment – interface privilégiée
des échanges thermiques – opaques ou vitrés (figure 1 page 13). Cette
enveloppe correspond également au rempart vis-à-vis des bruits
extérieurs et influe sur l’isolement acoustique entre logements. Ces
améliorations sur le plan thermique sont-elles compatibles avec un
maintien des performances acoustiques ? Sont-elles synonymes de
dégradation, de conservation ou d’amélioration des performances
acoustiques ? Ces questions sont à mettre en perspective avec le fait
que 2 Français sur 3 déclarent être personnellement gênés par le
bruit à leur domicile (sondage TNS SOFRES 2010).
Des questions similaires se posent également quand on cherche
à atteindre cette fois de hautes performances acoustiques en
intervenant sur le bâti. Comme souligné par le COMOP Bruit (COMOP
18 du Grenelle de l’Environnement) concernant le traitement des
points noirs du bruit des transports terrestres, il est souhaitable de
traiter en une seule opération les questions de bruit et questions
énergétiques [1].
Nous nous intéresserons ainsi plus en détail aux performances
acoustiques jusqu’ici méconnues, de deux systèmes particuliers
composant la façade d’un bâtiment apportant un gain thermique ;
dans une première partie, aux
menuiseries (fenêtres) équipées de
vitrage isolant dits « warm-edge »
et dans une seconde partie, aux
systèmes d’isolation thermique par l’extérieur
.
Les vitrages isolants avec un système de
scellement de type « warm-edges »
Les dispositions réglementaires imposent la recherche de solutions
techniques pour diminuer les déperditions énergétiques d’un
bâtiment et ceci particulièrement par les parois vitrées (déperditions
qui peuvent représenter jusqu’à 40 % du total si elles ont de faibles
performances). Une solution proposée par les industriels pour
augmenter les performances thermiques des fenêtres, est d’améliorer
les menuiseries à l’aide de rupteur thermique et d’améliorer la
résistance thermique du vitrage isolant en utilisant notamment des
systèmes de scellement dits « warm-edges », littéralement « bords
chauds ».
Un vitrage isolant (double vitrage) est composé de deux verres
séparés par une lame de gaz. Le tout est maintenu par un système
de scellement qui a pour rôles principaux le maintien mécanique
des verres, la protection à l’humidité et aux poussières de la lame
d’air, et l’absorption de l’humidité présente dans cette dernière.
Compatibilité acoustique
et thermique
Deux systèmes à la loupe : le vitrage isolant
avec “warm-edges” et les systèmes d’isolation
thermique par l’extérieur
Remy FORET - CSTB