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Terrains d’expérimentation
Le terrain d’expérimentation retenu est celui de la place
publique, espace public par excellence. Deux places, la
Grand’Place sur la commune de Boulogne-Billancourt (92)
et la place Monge sur la commune de Paris ont été sélec-
tionnées comme terrain d’étude, du fait de leurs caracté-
ristiques, notamment typo-morphologiques, très différen-
tes (taille, typologie du quartier avoisinant, type d’activités
économiques présentes, type de circulation…).
La Grand’place à Boulogne Billancourt
La Grand’place s’inscrit dans la ZAC (Zone d’Aménage-
ment Concerté) Centre-ville de Boulogne Billancourt,
dont le masterplan des espaces extérieurs a été conduit
entre 1999 et 2004. La conception de cette ZAC a doté
la commune d’un nouveau centre-ville autour de la place
et de la galerie marchande qui la jouxte. Le bâti bordant
la Grand’place est de type R+8. Une de ses particulari-
tés est la coupure que représente la traversée de celle-
ci par la rue de la Saussière. Cette coupure urbaine crée
une rupture entre deux zones et notamment une incompa-
tibilité entre le passage routier et les usages de la place
(présence d’un manège notamment). La place est rythmée
par la présence d’arbres de hautes tiges et d’une végéta-
tion particulièrement artificialisée. La présence de barriè-
res crée des coupures et induit une perception saccadée
de l’espace. Le procédé de pierres minces collées a été
utilisé pour cette place ; l’utilisation de matériaux modu-
laires, notamment la pierre naturelle, est souvent privi-
légiée pour l’aménagement des espaces publics par les
concepteurs car elle ne nécessite pas d’entretien parti-
culier. Cet aspect minéral est renforcé par la présence
de bancs en marbre.
La place Monge à Paris
Historiquement, en urbanisme deux types de places se
distinguent : les places à angles ouverts, dont les côtés
sont fermés, et les places à angles fermés, dont les côtés
sont alors ouverts. Les places à angles ouverts sont carac-
téristiques de la France méridionale au Moyen Age. Dans
le cas des places à angles ouverts, telle la place Monge,
les rues arrivent aux angles de la place. Les flux de circu-
lation longent les côtés de la place, laissant ainsi le cœur
de la place libre pour d’autres usages (comme la tenue d’un
marché). La place Monge est une place d’environ 2 337
mètres carrés entourée d’un bâti en R+5 ou R+6. Deux
bouches de métro créent un flux de passants qui traver-
sent la place en diagonale. Cette place est fortement liée
à son marché : en effet, celui-ci nécessite la mise en place
de piquets la veille, ce qui contraint les autres activités sur
la place ainsi que sa traversée. Les bancs sont absents sur
la place Monge. Enfin, il s’agit d’un site inscrit dans un péri-
mètre de protection des Monuments Historiques.
Évaluation multicritères des nuisances
et de la perception en milieu urbain
Solène Marry, Marine Baulac,
Jérôme Defrance, Yannick Savina
CSTB (Centre Scientifique et Technique
du Bâtiment)
24, avenue Joseph Fourier
38100 Saint Martin d’Hères,
E-mail : {solene.marry,marine.baulac}@
cstb.fr
Dorothée Marchand, Julie Roussel
Université Paris Est
10, allée Louis Lumière
94300 Vincennes
Olivier Ramalho
CSTB (Centre Scientifique et Technique
du Bâtiment)
84, avenue Jean Jaurès
Champs-sur-Marne
77447 Marne la Vallée CEDEX 2
Michel Garcia, Jean-Paul Flori,
Fabrice De Oliveira
CSTB (Centre Scientifique et Technique
du Bâtiment)
11, rue Henri Picherit
BP 82341
44323 Nantes CEDEX 3
Résumé
Le contexte actuel de la ville durable vise, entre autres, à améliorer la qualité de vie
des citadins. Le travail présenté ici propose une approche multicritères afin d’évaluer
le confort en milieu urbain. Plusieurs thématiques sont prises en compte dans cette
méthodologie pluridisciplinaire†: l’acoustique, l’éclairage, l’aérothermie, la qualité de
l’air, les odeurs, l’esthétique, la dimension sociale et l’aménagement urbain. Il s’agit,
à partir d’expérimentations et de simulations, de confronter plusieurs paramètres
afin d’avoir une évaluation globale du confort du citadin dans un lieu de vie extérieur.
Les expérimentations sont d’une part, physiques (mesures de niveaux de bruit,
d’éclairement, …) et d’autre part, psychosociales (enquêtes in situ, enquête sur les
représentations sociales, …). Ces différents paramètres sont confrontés et comparés
sur deux espaces publics pour évaluer les déterminants du confort du citadin. Le
protocole d’évaluation porte en effet sur deux places publiques en Ile de France. Cette
étude fait ressortir des critères de confort, susceptibles d’être appliqués à d’autres
espaces publics urbains.