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Intégration de la ventilation naturelle en façade de bâtiment
Comme le montre la figure 4, les courbes d’isolation
en fonction de l’ouverture semblent suivre une certaine
tendance. Une corrélation peut être établie entre les résul-
tats expérimentaux et une analyse théorique basée sur
les facteurs de transmission correspondants à chacune
des parties vitrées (constantes attribuables à l’échantillon
de fenêtre). La figure 4 juxtapose les données expéri -
mentales aux valeurs obtenues par les équations 1 à 4,
en annexe (avec
t
directe = 1 et
t
simple = 0,1). La varia-
ble indépendante reste le pourcentage d’ouverture de la
fenêtre (noté %). Selon la configuration, la courbe est
influencée en partie par un flux de transmission directe
modulé par le pourcentage d’ouverture. Pour l’ouver-
ture directe, la concordance est très bonne. Il en est de
même dans le cas des chicanes, sauf que les ouvertu-
res inférieures à 10% indiquent en pratique des niveaux
d’isolation moindres. Ces différences s’expliquent par le
fait que l’analyse sommaire ne tient pas compte de l’es-
pace résiduel entre les panneaux coulissants lorsqu’ils
sont entrouverts.
Dispositif d’aération intégré
Tel que mentionné précédemment, le dispositif d’aération
intégré a été testé avec diverses configurations de maté-
riaux absorbants dans sa partie verticale. Comme dans
le cas de la fenêtre entrouverte, les niveaux d’isolement
tendent à augmenter lorsque le pourcentage d’ouverture
diminue. Le tableau 1 présente les différents résultats
obtenus pour ce dispositif. Il est pertinent de noter que
le mur porte-échantillon équipé de l’aérateur complète-
ment ouvert procure un indice d’isolation de 25, alors qu’il
augmente à 39 pour la configuration n°6. Dans l’ensem-
ble, les résultats avec le dispositif ouvert pour la ventila-
tion naturelle atteignent des valeurs comparables à celles
d’une fenêtre fermée.
Capacités d’échange d’air
Fenêtre coulissante triple
Il faut premièrement noter que toutes les mesures d’échange
d’air ont été accomplies dans un environnement comparable
en température, humidité et pression statique extérieure.
Les courbes mettant en relation la pression statique
entre les deux côtés de la façade testée et les débits
d’air ont été enregistrées pour différents pourcentages
d’ouverture de la fenêtre et selon chaque configuration.
La figure 5 compare les résultats obtenus à une pres-
sion de 10 Pa, ce qui correspond approximativement
à la force créée par des vents modérés. Il faut remar-
quer cependant que les acquisitions sont limitées par la
capacité du ventilateur pour les grands pourcentages
d’ouverture de la fenêtre. Dans le cas des circulations
d’air en chicanes, un certain plateau est atteint à cause
de la contrainte de section séparant les deux paires de
panneaux coulissants (en particulier avec la chicane de
15 mm, dont la section est limitée à 0,015 m
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lorsque
les cadrages se croisent).
Dispositif d’aération intégré
La même procédure a servi à vérifier le comporte-
ment aéraulique du dispositif intégré. Le tableau 1 en
résume les résultats obtenus à une pression différen-
tielle de 10 Pa.
Complémentairement, un petit ventilateur centrifuge a été
ajouté à l’intérieur de l’aérateur. L’objectif visait à permet-
tre un échange d’air en l’absence de pression différentielle
sur la façade, soit sans vent. Les résultats donnent un
débit d’air supplémentaire d’environ 100 l/s et une isola-
tion acoustique comparable à celle de la configuration n°4
(en incluant le bruit du ventilateur situé immédiatement
après le volet d’admission d’air extérieur).
Fig. 5 : Comparaison des débits d’air sous une pression de
10 Pa, pour différentes ouvertures de la fenêtre
Fig. 6 : Spectres d’isolation normalisée du mur et de la fenêtre
fermée, avec des lames d’air de 15, 80 et 155 mm
Analyse comparative des résultats
Analyse des isolations par bandes au tiers d’octave
Toutes les mesures d’isolement ont été réalisées par
bandes au tiers d’octave. De manière générale, la réduc-
tion des niveaux de bruit dans les basses fréquences ne
varie pas selon le pourcentage d’ouverture, tandis qu’elle
a tendance à croître pour les fréquences plus aiguës. Les
figures 6, 7 et 8 présentent quelques comparaisons des
spectres d’isolation normalisée pour les différentes confi-
gurations présentées.
Pour les résultats avec la fenêtre fermée, on remar-
que, à la figure 6, l’impact significatif de l’épaisseur de
la lame d’air entre les paires de vitrages sur l’isolation
acoustique. Il semble, par ailleurs, que les lames d’air
de 80 et 155 mm aient un comportement similaire à ce
point de vue.