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Intégration de la ventilation naturelle en façade de bâtiment
Fig. 1 : Aménagement du laboratoire pour la réalisation
des mesures d’isolation et de débits d’air
Sur cette figure, on peut noter que pour ce projet, un système
de ventilation a été ajouté aux installations existantes. Un mur
porte-échantillon a été ensuite installé dans l’espace de trans-
mission afin de recevoir tant la fenêtre que le dispositif d’aé-
ration dissimulé. Pour permettre de tester différents échan-
tillons, un cadre fixe a été scellé dans le mur de façade. La
fenêtre a d’abord été positionnée dans son cadre fixe, puis
le dispositif a été inséré dans l’allège de la fenêtre.
Les mesures d’isolation acoustique ont été réalisées grâce
à une source omnidirectionnelle de bruit rose placée dans
la grande chambre réverbérante, en accord avec la norme
ASTM E90 [10]. Les acquisitions de niveaux de pression
ont été effectuées avec un analyseur acoustique temps
réel multicanal. Les indices normalisés de transmission
du bruit (STC) ont été compilés pour chacune des confi-
gurations selon la norme ASTM E413 [11].
Pour l’évaluation des capacités d’échange d’air à travers les
éléments de façade, un ventilateur (d’une capacité maxi-
male de 825 l/s) a été employé pour créer une circulation
d’air entre les chambres d’essais. De cette manière, il est
possible d’obtenir un environnement pressurisé contrôlé
dans la petite salle réverbérante, où se trouve le côté exté-
rieur de la façade. Des mesures de débits d’air à pression
constante, la régulation se faisant sur la vitesse du ventila-
teur, ont été notées grâce à un anémomètre et un micro-
manomètre numérique. Cette procédure déjà employée
par C. Buratti pour une étude comparable [12, 13], suit
en partie la norme ASTM E779 [14].
Enfin, des tests de réciprocité ont été effectués, afin de
vérifier que la transmission du bruit se faisait de manière
symétrique dans les deux sens de propagation. Il s’avère
effectivement que la plupart des résultats sont similaires,
les différences demeurant sous les marges d’incertitude.
Description des échantillons
Mur résidentiel porte-échantillon
Pour le mur porte-échantillon, une construction de type rési-
dentielle a été choisie, car elle est assez représentative de
la construction nord-américaine et s’appuie sur une concep-
tion à haute efficacité énergétique. La division est donc
constituée d’une structure en bois de 140 mm, remplie de
laine de verre, couverte des deux côtés par des matériaux
isolants (panneaux de fibres de bois, isolant extérieur à forte
perméance, coupe-vapeurs) et complétée par un système
de briques sans mortier (136 kg/m
2
) à l’extérieur et de
plaques de plâtre de 16 mm à l’intérieur (13 kg/m
2
).
Il est à noter que la structure a été prévue pour être faci-
lement modifiable, afin de procéder à l’ajout du disposi-
tif intégré.
Fenêtre coulissante à triple verre
L’échantillon de fenêtre correspond à un modèle de fabri-
cation mixte, c’est-à-dire un cadre structural en bois recou-
vert complètement de plastique (PVC). Il s’agit d’un type
de fenêtre assez commun en construction résidentielle,
qui est largement distribué et relativement économique.
Les dimensions du cadre sont de 1 225 x 1 225 mm, ce
qui correspond à une surface de 1,50 m
2
.
Fig. 2 : Configurations d’ouverture (fermée, directe, en
chicane) de la fenêtre coulissante à triple verre
La fenêtre est composée de quatre panneaux coulissants
au total. Du côté extérieur se trouve une paire d’unités
scellées munies de verres de 3,2 mm d’épaisseur et
d’une lame d’air de 15,9 mm. À l’intérieur, une paire de
verres simples de 4,8 mm d’épaisseur constitue la troi-
sième couche vitrée. Tel que mentionné précédemment,
un assemblage de ce type offre de bonnes performances
pour l’isolation thermique et permet une multitude d’ajus-
tements de l’ouverture de la fenêtre. Comme le montre
la figure 2, le passage de l’air peut-être direct (avec les
panneaux entrouverts du même côté) ou le passage de
l’air peut se faire en chicane, entre les panneaux de verres
simples et scellés.
Pour la présente étude, trois différentes épaisseurs de la
lame d’air séparant les deux paires de panneaux mobiles
ont été évaluées, soit de 15 à 155 mm. Cet espace n’est
cependant pas uniforme, car le croisement des panneaux
mobiles avec leurs cadrages respectifs réduit partielle-
ment la section du passage de l’air.