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Apport des réseaux de neurones
dans le maillage spatial des paysages
sonores urbains
Laurent Brocolini
Catherine Lavandier
LMRTE
Université de Cergy-Pontoise
5, mail Gay Lussac
Neuville sur Oise
95031 Cergy Pontoise CEDEX
E-mail : laurent.brocolini@u-cergy.fr
E-mail : catherine.lavandier@u-cergy.fr
Mathias Quoy
ETIS
Université de Cergy-Pontoise
6, avenue du Ponceau
95014 Cergy Pontoise CEDEX
E-mail : mathias.quoy@u-cergy.fr
Carlos Ribeiro
Bruitparif
9, impasse Milord
75018 Paris
E-mail : carlos.ribeiro@bruitparif.fr
Résumé
Établir un lien entre caractéristiques perceptives et paramètres acoustiques nécessite de
réaliser des mesures sur le terrain dans différents environnements sonores.
Ces mesures peuvent tenir compte d’indicateurs globaux et d’indices spécifiques aux
différentes sources sonores. Généralement, les lieux d’études comme les marchés,
les parcs ou les rues sont choisis selon l’utilisation faite par des citadins. Mais qu’en
est-il des différences le long d’une rue ? L’entrée d’un parc est-elle similaire à la rue
juxtaposée ? À quelle distance d’une rue l’environnement sonore d’un parc peut-il
être considéré comme typique ? S’il est facile visuellement de faire la différence entre
deux situations proches physiquement (un boulevard le long d’un parc par exemple),
qu’en est-il d’un point de vue acoustique ? Les zones urbaines typiques (parc, rues,
boulevards, …) correspondent-elles à des environnements sonores homogènes ?
Afin de caractériser différents espaces urbains et de déterminer la distance optimale
qui les sépare, une série d’enregistrements a été effectuée. Sur une distance globale
d’environ 600 mètres, 70 enregistrements sonores de 15 minutes ont été réalisés tous
les 7 à 8 mètres. Les sources sonores ont été identifiées par un expert. Un ensemble
de 18 indicateurs a été extrait des enregistrements.
Afin de réaliser une classification des différentes situations sonores, et définir un
maillage spatial pertinent, nous avons utilisé une méthode basée sur les réseaux
de neurones, ou plus précisément des cartes de Kohonen. Quatre classes séparent l
es paysages sonores urbains : le parc, le boulevard, la rue piétonne et une zone
de transition (entre le parc et le boulevard, ou aux alentours du carrefour).
Abstract
Linking perceptive features and acoustic measurements in natural environments requires
measurements obtained during field studies. These measurements can take into account
global indicators and indices devoted to different sources, and generally, locations such
as markets, parks or streets are selected with regards to their use by city dwellers. But what
about the measurement differences along a street? Is the entrance of a park similar to the
street beside it? How far from the street can a typical park sound environment be heard?
Therefore, in order to determine the optimized distance between urban locations, a series
of recordings has been carried out. To establish a very fine space resolution along the
streets, the parks and the transition areas between them, 15 minutes sequences were
recorded every 7 meters. 70 locations in total were measured along a distance of 600 m.
Sources on the recordings were identified by an expert listener. A set of 18 indicators was
extracted from the recordings.
A classification of these locations, based on these indicators, was carried out to set a relevant
space resolution. The clustering of the data was performed through a neural network using
a Kohonen map. Four classes discriminate the urban soundscapes: park, thorough fare,
pedestrian streets and “transition” (between park and street, or at crossroads).
n paysage sonore peut être défini comme un environ-
nement sonore qui est perçu dans un contexte particu-
lier. Parmi les critères qui caractérisent le contexte, le lieu
et sa morphologie sont particulièrement importants [1].
L’influence du contexte visuel sur la perception sonore a
déjà été étudiée [2]. Par exemple, la présence d’oiseaux
ou de véhicules n’est pas évaluée de la même façon dans
un parc ou dans une rue [3]. Lorsque deux types de lieux
différents sont à proximité, ils sont facilement discrimi-
nés d’un point de vue visuel, mais cela est-il aussi évident
d’un point de vue acoustique ?
L’objectif de ce travail est de répondre à cette question
par la détermination d’environnements sonores homo-
gènes qui correspondent aux zones urbaines typiques
(rues, parcs, rues piétonnes, etc.).
Ainsi, une campagne de mesure a été effectuée à Paris.
Dix-huit variables acoustiques ont été extraites de soixan-
te-dix enregistrements de quinze minutes chacun. Les
enregistrements ont été pris en des positions distinctes
espacées de sept à huit mètres. Les données ont été
analysées au moyen d’une carte de Kohonen.
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