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Effets des vibrations sur l’Homme. Conséquences des vibrations sur le corps complet et le système main-bras
requise au poste de conduite de véhicule tel qu’engin de
chantier, véhicule tout terrain ou engins industriels. L’INRS
(Institut national de recherche et de sécurité) donne sur
son site web institutionnel les informations complémen-
taires concernant les lombalgies (www.inrs.fr).
Le risque de lombalgie est augmenté quand l’exposition
aux vibrations est couplée à une posture contraignante
comme la torsion du tronc (cas des caristes se déplaçant
en marche arrière par manque de visibilité vers l’avant du
fait d’une charge haute). L’âge du conducteur, le stress, les
cadences, les gestes répétitifs, les manutentions manuelles
et les longues durées d’exposition sont d’autres facteurs
responsables de l’apparition des lombalgies. De même, un
accident, une malformation augmentera la prédisposition
à ce risque. Les longues périodes de conduite en position
assise (même avec des niveaux vibratoires faibles), des
chocs subits (passage rapide de nids de poules) peuvent
favoriser l’apparition des lésions.
Dans le cas de vibrations transmises à l’homme debout,
cas des salariés conducteurs de transpalettes ou placés
devant les presses et pilons de forge, la transmission des
vibrations du sol s’effectue par les pieds. Les jambes sont
alors les éléments transmetteurs vers la colonne vertébrale
(il n’y a pas ou peu de cas de lombalgies qui ont été décla-
rées à ce jour sur ce type de poste de travail), les salariés
se plaignent plutôt de « lourdeurs » dans les jambes.
Notes :
Les tableaux n°98 pour le régime général et n°57
bis pour l’agriculture traitent des lombalgies et du port
de charge. Or les conducteurs (caristes, agriculteurs…)
exposés aux vibrations sont souvent conduits à effectuer
des manutentions manuelles. De ce fait, les médecins ont
parfois des difficultés pour certains cas, de classer la
pathologie dans l’une ou l’autre catégorie.
Le mal des transports ou cinétose est associé aux
vibrations de très basses fréquences (< 1 Hz).
Il résulte d’un conflit entre les informations sensorielles
transmises au cerveau par l’oreille interne et le système
visuel. La réglementation ne concerne pas ce type d’ef-
fet physiologique.
Vibrations transmises au système main-bras
Chacun d’entre nous a pu observer dans son environne-
ment proche des opérateurs de marteaux-piqueurs ou
brise-béton ; ces machines bruyantes et vibrantes sont
souvent perçues comme le symbole des vibrations trans-
mises au système main-bras. Les bras et les épaules des
utilisateurs sont animés de mouvements subis, violents
visibles de tous.
Ces machines vibrantes tenues ou guidées à la main vont
occasionner des pathologies différentes selon qu’elles sont
percutantes, tournantes ou roto-percutantes.
Les troubles ostéo-articulaires sont liés à l’utilisation de
machines percutantes émettant des vibrations de basses
fréquences (plutôt inférieures à 50 Hz). Ce sont les arth-
roses au niveau des coudes ou les maladies de Kienböck
ou de Kohler des poignets.
L’utilisation de machines comme les meuleuses, défon-
ceuses, fraiseuses, polisseuses…, tournant entre 300
et 12 000 tours/min (fréquences entre 50 et 200 Hz)
peut déclencher un syndrome de Raynaud (phénomène
des doigts blancs ou doigts morts) : ce sont des trou-
bles vasculaires au niveau des extrémités digitales ou de
la zone palmaire. L’exposition au froid est un cofacteur
déclenchant de ce type de pathologie.
Dans la même gamme de fréquence, on rencontre chez
les utilisateurs de ponceuses par exemple des troubles
neurologiques avec des paresthésies, fourmillements et
perte de sensibilité.
Souvent les salariés sont amenés à utiliser en alternance
des machines de différents types lors de leurs tâches de
travail, dans la métallurgie par exemple, utilisation de buri-
neurs et de meuleuses. Ils sont alors exposés à des vibra-
tions qui peuvent occasionner des troubles de natures diffé-
rentes (cumul de vasculaire et d’ostéo-articulaire).
Annuellement ce sont environ 200 cas qui sont déclarés
dans les différents régimes maladies (tableau n°69 pour
le régime général et n°29 pour le régime agricole).
Ces pathologies sont prises en compte si des affections
ostéo-articulaire ou vasculaire sont diagnostiquées au
niveau de la main et du bras. Comme les lombalgies, ces
pathologies ne sont prises en compte que si l’utilisation
de machines portatives vibrantes est avérée et validée
par une utilisation prolongée.
Note :
Un salarié effectuant des tâches répétitives sur une
chaîne de fabrication, associées à des postures contrai-
gnantes des membres supérieurs, par exemple vissage
à une cadence élevée avec l’outil tenu à bout de bras en
hauteur, sera aussi exposé à une possible apparition de
trouble musculo-squelettique (TMS) de type syndrome
du canal carpien : tableau n°57 pour le régime général et
n°39 pour le régime agricole.
Normalisations et Réglementations
Les premières réglementations concernant l’exposition
aux vibrations datent des années 80. Normes, lois et
directives préconisent ou recommandent depuis cette
période d’évaluer le risque et d’effectuer entre autres, une
surveillance médicale. Mais il aura fallu attendre 2005,
pour que la Directive européenne « Vibrations » 2002/44/
CE soit votée, transcrite en droit français et applicable
en s’appuyant sur des normes ISO et Européennes pour
imposer des valeurs limites d’exposition.
Normes d’émission vibratoire
Ces normes ou codes d’essais sont destinées principale-
ment aux fabricants pour une déclaration harmonisée dans
les notices techniques des valeurs de vibrations émises
par les équipements et transmises aux opérateurs. Si
pour les machines portatives, il existe un ensemble de
normes assez complet, il n’en est pas de même pour le
matériel roulant où il n’existe qu’une seule norme desti-
née aux chariots élévateurs. Pour les engins de chantiers,
camions, tracteurs et autres matériels, les fabricants s’ap-
puient sur des référentiels « maisons » dont la description
devrait figurer dans les notices.