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es vibrations transmises à l’Homme sont connues
depuis de nombreuses années pour être des sources
pathogènes. La conduite d’engins industriels ou agrico-
les est à la source de nombreuses lombalgies, l’utilisation
d’outils portatifs vibrants comme les tronçonneuses ou
les meuleuses est connue pour déclencher des troubles
neurologiques et/ou vasculaires comme le syndrome de
Raynaud. Ces maladies sont plus connues sous le terme
générique de TMS (Troubles Musculo-Squelettiques) et ont
coûté aux entreprises près de 1 milliard d’euros en 2007.
Elles sont sous surveillance et font l’objet de campagnes
d’information à l’attention du grand public.
Cela a conduit les états européens à réaliser une direc-
tive sur l’évaluation de ce risque, qui a été transcrite en
2005 par les états membres dans leurs droits nationaux
respectifs. Cette réglementation est complémentaire à la
« Directive Machine » qui oblige les constructeurs à décla-
rer l’émission vibratoire des machines mises en service
depuis 1989. Les conséquences de cette réglementation
sont d’une part, une prise de conscience plus marquée par
les concepteurs de machines et d’autre part, une appa-
rition sur le marché de plusieurs méthodes d’évaluation
du risque ainsi qu’un développement d’équipements de
mesure (vibromètres ou dosimètres) plus simples d’em-
ploi et moins chers, dont l’utilisation apparaît à la portée
du préventeur de terrain.
Effets physiologiques
Les recherches menées par les laboratoires français et
internationaux ont permis au cours de ces dernières années
de mieux appréhender les effets et les conséquences des
vibrations sur la santé de l’Homme. Les pathologies ayant
pour origine les vibrations sont plus fréquemment nommées
dans les déclarations de maladies professionnelles. Elles
peuvent avoir des conséquences dramatiques lorsque l’em-
ployé n’est plus dans la capacité d’effectuer sa tâche, on
peut assister alors dans les cas extrêmes à une désociali-
sation du salarié liée à la perte de son emploi.
Vibrations transmises au corps entier
En règle générale, lors de la conduite d’un véhicule, les
vibrations sont occasionnées par le déplacement de
celui-ci. Elles pénètrent par le siège lorsque le conducteur
est assis à son poste de conduite. La nature et l’amplitude
de la vibration dépendent de la manière de conduire, de la
nature du sol, de la vitesse et de l’état de la machine.
Dans un premier temps pour le salarié, l’exposition aux
vibrations engendre de l’inconfort (fatigue musculaire par
exemple), le conducteur ressent alors une gêne pour la
réalisation de son travail (difficulté de se retourner pour
les agriculteurs lors des tâches de labour …). Si l’exposi-
tion perdure, l’apparition de lombalgies chroniques peut
entraîner des arrêts de travail de plus en plus fréquents.
Les tableaux n°97 pour le régime général et n°57 pour le
régime agricole indemnisent les cas graves comme les
hernies discales qui vont enclencher radiculalgies ou scia-
tiques selon la zone de la colonne vertébrale touchée.
Il y a environ 500 déclarations de maladies profession-
nelles dans les différents régimes maladies. Pour le
régime général, ce sont les conducteurs de camions, de
chariots élévateurs et d’engins de chantier qui sont les
plus touchés.
Le salarié sera pris en charge dans le cadre d’une mala-
die professionnelle si une pathologie de type sciatique
ou cruralgie est diagnostiquée et ayant pour origine une
hernie discale. De plus une exposition de 5 années est
Effets des vibrations sur l’Homme
Conséquences des vibrations
sur le corps complet et le système main-bras
Réglementations / Métrologie / Prévention
Jean-Pierre Galmiche
Vibr’Action
6, square Albert Camus
54850 Méréville
E-mail : galmiche@vibraction.net
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