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Spécial “ Acoustics’08 ”
Acoustique
&
Techniques n° 53
Océanographie et Géophysique
- techniques d’implantation des transducteurs sur les navires
et engins sous-marins ;
- nouvelle génération de «transducteurs numériques»
intégrant préamplification et numérisation au sein du
transducteur lui-même ;
- spécificités technologiques des
transducteurs pour
grandes immersions
devant fonctionner sous des
pressions hydrostatiques de plusieurs centaines de bars.
En contrepartie de tous ces développements technologiques,
le thème de
l’impact environnemental des techniques
acoustiques
prend de plus en plus d’importance dans
l’ensemble des activités scientifiques et industrielles
en milieu océanique. L’étude de la nocivité des signaux
sonores artificiels (sonars et sismiques), en particulier sur
les mammifères marins, ainsi que l’augmentation du niveau
de bruit ambiant liée au trafic maritime et aux activités
industrielles offshore, fait l’objet de nombreux travaux ; des
mesures de réglementation commencent à apparaître.
L’activité d’acoustique sous-marine en France
est
quantitativement dominée par les applications militaires -
avec une époque particulièrement faste dans les années
1960 à 1990, où un potentiel industriel (privé ou étatique)
d’environ 4 000 personnes travaillait essentiellement pour
les activités liées à la construction des deux générations de
sous-marins nucléaires, mais sans retombée significative
sur les secteurs Océanographie et Géophysique. Après
la restriction générale des budgets de programmes
d’armement, Thales Underwater Systems, seul industriel
français restant sur le créneau de l’ASM militaire, emploie
aujourd’hui environ 1 000 personnes en France ; sa tentative
de diversification, dans les années 1990, vers des produits
destinés au marché civil n’a pas abouti. Son importance au
niveau international reste très significative, surtout dans le
domaine des sonars de mines.
D’un autre coté, cette évolution a permis depuis une vingtaine
d’années l’émergence de quelques entreprises, en général
de format PME de 3 à 20 personnes,
spécialisées dans des applications ciblées
plutôt vers le domaine civil (industriel ou
scientifique). À plus grande échelle, seules
les sociétés iXSea et Sercel présentent
des potentiels industriels suffisants
pour leur assurer une certaine visibilité
en acoustique sous-marine dans des
domaines industriels actifs mais très
concurrentiels, comme la recherche et
l’exploitation pétrolière offshore ; encore
dans les deux cas sont-elles adossées à
des fonds d’activités vraisemblablement
plus solides que l’acoustique. Sans être
négligeable, l’ensemble du secteur ne
constitue donc pas un tissu industriel
vraiment dense, si l’on excepte le domaine
géophysique lié au pétrole offshore, avec
plusieurs poids lourds bien implantés au
niveau international (Total, CGG-Veritas,
Sercel…) mais dont l’acoustique reste
une activité secondaire.
Outre les systèmes de réception
sismique, qui représentent un important
segment de marché, on ne trouve guère,
en applications civiles, de produits
français concurrentiels que dans la
transmission de données et les systèmes
de positionnement. Du coup, l’essentiel
du matériel sonar civil commercialisé
(sondeurs de cartographie ou de pêche,
sonars latéraux, ADCP…) est aujourd’hui
de fabrication étrangère : Norvège,
Etats-Unis, Danemark, Royaume-Uni,
Japon… où en général les industriels les
plus performants sont de taille moyenne
(50 à 200 personnes), et nettement
spécialisés dans telle ou telle catégorie
de produit.
n
Fig. 1 : Transducteurs sonar installés sous
la coque du N.O. Thalassa
Fig. 2 : Représentation 3D d’échos de bancs de poissons et du fond
obtenus avec le sondeur multifaisceau du N.O. Thalassa