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Spécial “ Acoustics’08 ”
Acoustique
&
Techniques n° 53
L’isolation acoustique des bâtiments
sociaux (crèches, halte-garderies, hébergement de
personnes âgées, centres d’hébergement …).
Le projet de texte relatif à la limitation du bruit dans les
établissements de sport et de loisir met notamment l’accent
sur la nécessité de réaliser une correction acoustique
interne de qualité. En effet, trop de gymnases ou piscines
sont quasiment inutilisables en raison d’une réverbération
importante et d’un niveau sonore très élevé, ce qui n’incite
pas les utilisateurs potentiels à y rentrer.
Les équipements privés du secteur tertiaire
On peut distinguer ceux qui sont dotés d’une réglementation
acoustique, comme les hôtels et ceux qui ne feront pas l’objet
de règlement spécifique, comme les immeubles de bureaux.
Pour les hôtels, un arrêté du 3 avril 2003 vise la diminution
du bruit dans tous les établissements quelle que soit leur
catégorie. Il fixe des exigences minimales en dessous
desquelles on peut considérer que l’établissement n’est pas
utilisable comme hôtel. Dans ce texte, seuls les ensembles
« chambre-salle de bains » sont considérés comme locaux
réception à isoler vis-à-vis des bruits produits dans les autres
locaux de l’hôtel. Quant à la protection acoustique des
salles de réunions, restaurants, bureaux et autres pièces,
il appartient au maître d’ouvrage de définir ses besoins et
de prévoir des contraintes acoustiques contractuelles à
insérer dans les pièces écrites.
Pour les bureaux, le maître d’ouvrage, assisté du concepteur
doit établir son programme, dans lequel des exigences
acoustiques contractuelles sont à préciser.
Pour cela, il peut être aidé par la norme NFS 31-080 « Bureaux
et espaces associés – niveaux et critères de performances
acoustiques par types d’espaces » de juin 2006. Cette norme
permet de choisir les performances à atteindre en fonction
de trois degrés de qualité acoustique.
Les bâtiments et leur environnement
Protection des bâtiments vis-à-vis des bruits de
l’espace extérieur
La base de la protection vis-à-vis des bruits de circulation
routière ou ferroviaire est donnée par un arrêté du 30
mai 1996 relatif « aux modalités de classement des
infrastructures de transports terrestres et à l’isolement
acoustique des bâtiments d’habitation dans les secteurs
affectés par le bruit ». Les voies de circulation sont classées
en 5 catégories en fonction de la densité du trafic. Les
isolements de façade exigés sont compris entre 30 dB
(minimum imposé même en zone très calme) et 45 dB pour
un bruit de type routier. Ils dépendent essentiellement de
la catégorie de la voie et de la distance de la façade du
bâtiment à cette voie.
Sauf réglementation locale spécifique, les textes relatifs
aux bâtiments autres que d’habitation exigent les mêmes
performances que celles qui découlent de l’arrêté
précédent.
Pour les bruits d’avions, on se réfère à l’article L. 147-3
du Code de l’Urbanisme qui demande des isolements
acoustiques au bruit rose compris entre 35 et 47 dB. Il est
prévu que ces valeurs d’isolements soient à obtenir, non plus
pour un bruit rose à l’émission, mais pour un bruit de type
trafic routier, ce qui correspondra à une augmentation de
l’exigence. Pour une même façade, l’isolement au bruit rose
est en effet plus élevé que l’isolement au bruit routier.
Cas des renforcements de l’isolation acoustique des
façades d’immeubles existants
Cette augmentation de l’isolation de façade peut être atteinte soit
par des travaux spécifiquement acoustiques (cas d’immeuble
dont les façades sont soumises à des bruits extérieurs
excessifs : point noirs), soit par des travaux de renforcement
de l’isolation thermique de l’enveloppe du bâtiment (utilisation
de fenêtres étanches équipées de doubles vitrages).
La conséquence de cette amélioration de l’isolement acoustique
des façades est la diminution du bruit résiduel dans le logement.
Cette diminution donne la possibilité de mieux percevoir les bruits
en provenance des logements voisins. D’où, si on ne se pose
pas le problème afin d’examiner la nécessité ou non de renforcer
l’isolation vis-à-vis du voisin, il y a transformation possible de
plaintes relatives aux bruit extérieurs, qui sont anonymes, en
plaintes vis-à-vis des voisins, qui, eux sont bien identifiés.
Une autre conséquence du renforcement de l’isolation thermique
en façade par la mise en place de fenêtres adaptées et de
complexes de doublages thermiques sur les parties opaques
de la façade est, notamment dans les immeubles à structure
rigide (béton, maçonnerie), une dégradation des isolements
acoustiques entre les locaux de l’immeuble adossés à la
façade traitée. Pour ces locaux, la façade est un élément de
transmission latérale, et certains isolants thermiques ont une
fâcheuse tendance à diminuer la performance acoustique de
la paroi traitée et à augmenter les transmissions latérales.
Heureusement, il existe des isolants thermiques favorables
à l’acoustique, encore faut-il les utiliser, en acceptant
éventuellement la petite augmentation du coût du traitement.
Le renforcement à but thermique ou à but acoustique d’une
façade entraine l’utilisation de fenêtres étanches à l’air.
L’aération des locaux qui était souvent assurée par la mauvaise
étanchéité des fenêtres anciennes est alors supprimée. Il est
donc nécessaire de la rétablir, soit en équipant la façade de
grille d’entrée d’air, de bruit et de froid, soit en créant une
ventilation mécanique contrôlée (utilisation des conduits de
fumées, souvent présents dans les pièces principales des
logements anciens).
Ces remarques montrent que le bâtiment est un tout qui doit
satisfaire de multiples fonctions. Ne traiter qu’une seule de ces
fonctions, sans se préoccuper des autres est une erreur qui
peut entraîner des désordres qu’il est toujours difficile et coûteux
de réparer après coup. Chaque spécialiste d’un domaine doit
veiller à ne pas dégrader les autres domaines. Comme nous
l’avons déjà dit plus haut : se poser les questions, c’est déjà
les résoudre en partie.
Protection de l’environnement vis-à-vis des bruits
produits dans le bâtiment
Il s’agit là du problème inverse de celui évoqué dans les deux
paragraphes précédents qui visaient à la protection des
locaux du bâtiment vis-à-vis de bruits produits à l’extérieur.
Dans certains locaux, comme des salles de spectacle, des
écoles de musique, des locaux industriels… les niveaux de
bruits produits sont relativement élevés et il faut veiller à
ce que les bruits transmis vers l’extérieur du bâtiment ne
soient pas l’objet de troubles de voisinage.
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