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Spécial “ 5es Assises sonore ”
Acoustique
&
Techniques n° 51
La révision de la nouvelle méthode de prévision du bruit routier «NMPB-Routes 1996»
Sur les 49 couples de récepteurs considérés, 9 présentent
un écart mesure – calcul supérieur à 2 dB en valeur
absolue.
Champ d’application de la méthode révisée
En dehors de la possibilité de simuler des écrans de faible
hauteur, le champ d’application de la NMPB révisée ne
diffère pas de celui de la méthode originale. Concernant la
validité des calculs en distance, la limite reste de 800 m au
droit de la route pour un récepteur à 2 m de hauteur. Les
conditions d’application des occurrences de conditions
favorables restent les mêmes :
- site relativement plat et horizontal, avec peu de végétation
haute (les arbres isolés sont admis),
- zone de propagation dégagée : pas d’objets de
dimensions importantes (surface et hauteur) en regard de
la dimension de la zone de propagation, pas de nombreux
petits objets (quelques objets éparpillés sont admis),
- absence de grandes masses d’eau (lac, rivières),
- altitude du site inférieure à 500 m.
La NMPB est essentiellement conçue pour évaluer
l’impact acoustique des infrastructures interurbaines en
milieu ouvert. Il n’est pas exclu que le principe du plan
de sol moyen soit pris en défaut sur des topographies
complexes. D’autre part, l’atténuation introduite par
la végétation n’est pas prise en compte, alors que
l’expérience montre que des épaisseurs réalistes de forêt
constituent un atténuateur acoustique efficace [7].
Le principe de recherche de trajets de propagation
décrit dans la NMPB permet en théorie l’application à la
prévision du bruit en milieu urbain. Toutefois, la NMPB
ne se prononce pas sur l’ordre de réflexion à prendre en
compte. Il faut a priori une valeur élevée de ce paramètre
pour atteindre la convergence des simulations. En pratique,
cette convergence ne semble pas garantie avec les outils
du commerce. D’autre part, un ordre de réflexion élevé
signifie aussi une augmentation significative des durées
de calcul requises. Il faut aussi garder à l’esprit qu’aucune
validation en milieu urbain n’a été réalisée par le groupe de
travail piloté par le SETRA. Des méthodes spécifiquement
destinées au milieu urbain sont en développement au
LCPC, dans le cadre de l’opération de recherche 11M061
«prévoir le bruit en milieu urbain».
Conclusion
La révision de la NMPB-Routes-1996 a porté sur un grand
nombre d’aspects. Le plus fondamental est certainement
le changement de mode de calcul de Asol qui améliore
la cohérence de la méthode. Par rapport à la NMPB-
Routes-1996, l’ensemble des modifications introduites dans
la NMPB révisée réduit significativement l’écart par rapport
aux mesures pour 6 sites qui sont issues de la campagne
expérimentale NMPB.
Pour l’éditeur de logiciel, l’implantation de la NMPB révisée
ne devrait pas soulever de problème majeur. L’intégration
de la réflexion sur un talus de déblai nécessitera cependant
une attention particulière.
Pour l’utilisateur final de la méthode intégrée dans un
logiciel, rien ne change, si ce n’est la possibilité de spécifier
la nature du revêtement de chaussée et de prendre en
compte des obstacles de faible hauteur. Le domaine
d’application de la méthode reste sensiblement le même. Il
incombe à l’utilisateur de connaître les limites des méthodes
qu’il emploie, et de toujours aborder avec circonspection
les résultats retournés par un logiciel.
La publication officielle de la NMPB révisée devrait intervenir
au début de l’année 2008. Dès la publication de la NMPB
révisée, la mise en révision anticipée de la norme NF
S31-133:2007 est prévue. La NMPB révisée s’efforce d’être
un bon compromis entre précision, durée de calcul, effort
de collecte des données pour effectuer un calcul. Si elle
n’est pas aussi avancée et générale que d’autres méthodes
comme Nord2000 ou Harmonoise/Imagine, elle se distingue
par un effort de validation par rapport à l’expérience.
Références bibliographiques
[1] Bruit des infrastructures routières, méthode de calcul incluant les effets
météorologiques, NMPB-Routes-96, CERTU/SETRA/LCPC/CSTB, janvier 1997, 98p.
[2] NF S31-133, Acoustique, Bruit des infrastructures de transports terrestres,
calcul de l’atténuation du son lors de sa propagation en milieu extérieur, incluant
les effets météorologiques, AFNOR, février 2007.
[3] Directive n° 2002/49/CE du Parlement européen et du Conseil du 25 juin
2002 relative à l’évaluation et à la gestion du bruit dans l’environnement, JOCE
du 18 juillet 2002, http://aida.ineris.fr/textes/directives/text5027.htm.
[4] Arrêté du 5 mai 1995 relatif au bruit des infrastructures routières, JO du 10 mai
1995, http://www.legifrance.gouv.fr
[5] Méthode de prévision du bruit routier – Emission, SETRA, à paraître.
[6] J. Defrance, Y. Gabillet, A new analytical method for the calculation of
outdoor noise propagation, Applied Acoustics, 57(2), 1999, pp 109-127.
[7] K. Attenborough, A review of research related to noise reduction by trees,
INTERNOISE 2004, 6p.
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Fig. 6 : Coupe verticale du site de Mer et position des récepteurs
Vertical cut for the site of Mer and position of the receivers