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Spécial “ Noise at work 2007 ”
Acoustique
&
Techniques n° 49
Contraintes d’adaptation des équipements de protection individuelle contre le bruit
Sujets sensibles à l’effet d’occlusion
La gêne liée à cet effet d’occlusion est conditionnée
par le niveau d’audition du sujet sur les fréquences
graves et moyennes. Si le sujet est normo-entendant
sur ces fréquences, il va percevoir l’entièreté de cet
effet d’occlusion. A contrario, plus son niveau d’audition
est dégradé sur ces fréquences, moins il est gêné par
cette occlusion. La zone hachurée en bleue sur la figure 6
correspond à la zone audiométrique potentiellement
sensible à l’effet d’occlusion : si la courbe tonale d’un sujet
traverse cette zone, il peut être gêné par l’occlusion de
son conduit auditif.
Influence d’une ventilation dans la protection sur
l’effet d’occlusion
Le fait de laisser un orifice traverser le protecteur antibruit
modifie partiellement l’effet d’occlusion (une partie des
vibrations s’échappe par cet orifice). Cette influence est
très minime puisqu’il faut un diamètre d’ouverture important
pour réduire significativement l’effet d’occlusion. La figure 7
représente les niveaux mesurés en fond de conduit lors de
la tenue de la voyelle « i » avec une oreille ouverte (courbe
bleue), occluse par un embout plein (courbe verte) et par un
embout ventilé à 0,6 mm (courbe orange) et 2 mm (courbe
grise). On constate que l’évent de 0,6 mm n’a quasiment
aucune influence et que l’ouverture de 2 mm (incompatible
avec une protection anti- bruit efficace sur les fréquences
graves et moyennes) ne diminue que partiellement l’effet
d’otophonie. Le perçage d’une ouverture de faible diamètre
à travers le protecteur (type bouchon ou embout) ne
constitue donc pas une solution pour réduire la gêne liée
à l’otophonie. [22][28][38][39]
Influence du positionnement de la protection dans le
conduit auditif sur l’effet d’occlusion
Le positionnement du protecteur dans l’oreille joue un rôle
majeur au niveau de l’effet d’occlusion : les vibrations se
propagent dans le conduit exclusivement par la portion
fibrocartilagineuse (la partie externe), la portion profonde,
osseuse, en étant exempte. La profondeur d’insertion du
protecteur antibruit influe donc considérablement : plus
l’insertion est courte, plus la portion fibrocartilagineuse
du conduit est laissée libre, et donc plus elle génère de
vibrations dans la cavité résiduelle.
À l’inverse, une insertion profonde évite cet inconvénient
et une occlusion du conduit auditif dans sa partie osseuse
(profonde) supprime totalement ce phénomène d’otophonie.
Pour les casques antibruit, c’est le volume occlus qui
influe, la pire des situations étant de fermer l’oreille au
niveau du tragus. Le fait de laisser une cavité ouverte plus
grande diminue l’effet d’occlusion. La figure 8 présente les
différences au niveau de la portion fibrocartilagineuse du
conduit entre une insertion courte et une insertion profonde
du protecteur. La figure 9 proposée par Berger (1983) fait
la relation entre le volume occlus et l’importance de l’effet
d’occlusion.
La profondeur d’insertion du protecteur antibruit (bouchons
et embouts) doit donc être privilégiée pour éviter la gêne
liée à l’occlusion du conduit. Lors de la fabrication d’un
embout antibruit, les données apportées par l’empreinte
de l’oreille doivent être exploitées très précisément pour
réaliser le meilleur compromis entre embout trop court
(gêne par l’occlusion et atténuation limitée) et embout trop
profond (gêne physique)[6][19].
Fig. 6 : Zone et courbe audiométriques
sensibles à l’effet d’occlusion
Fig. 7 : Principe et effets d’occlusion mesurés pour différentes fermetures du conduit auditif