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Spécial “ Acoustique sous-marine ”
Acoustique
&
Techniques n° 48
la France. Pour sa part, le GESMA a conduit de nombreuses
expérimentations en mer sur ce sujet depuis la fin des années
1990. Tout d’abord un sonar à ouverture synthétique basse
fréquence a été monté sur un rail dans la rade de Brest en
1999. Lors de cette campagne, les fréquences émises étaient
comprises entre 14 et 20 kHz [19]. La figure 8 présente une
image résultat de ces essais. On remarque la forme allongée
des échos constituant le cylindre.
Sur cette image, on voit que l’utilisation des basses fréquences
permet de pénétrer le sédiment et donc de détecter les objets
enfouis qui ne l’étaient pas précédemment. De plus, on note
que les échos sont beaucoup plus contrastés sur cette image,
tout comme une absence totale d’ombre pour ces objets. Ceci
rend d’autant plus difficile la classification des objets. Par la
suite, en 2002, le sonar a été monté en sonar de coque à
bord d’un chasseur de mines opérationnel. Les fréquences
étaient choisies entre 15 et 25 kHz [20], la figure 9 présente
des images de cette campagne. Ces essais ont été réalisés
en coopération avec le centre de recherche hollandais TNO,
Defence, Security and Safety.
Les perspectives
Aujourd’hui, un certain nombre de sonars à antenne synthétique
sont montés à bord de robots sous-marins. En effet, le sonar à
antenne synthétique est très adapté aux robots sous-marins.
Les dimensions d’antenne sont conformes aux dimensions
des robots, ceux-ci apportent une stabilité intéressante pour le
traitement et surtout conviennent parfaitement aux contraintes
de vitesse imposées par le traitement synthétique. Ces
systèmes sont jusqu’à présent des outils d’expérimentation
et deviennent de plus en plus sûrs. Dans le même temps, dans
un souci d’amélioration de la résolution et afin de parvenir à la
classification des objets enfouis, le GESMA se dote d’un sonar
utilisant en émission la technique paramétrique et en réception
la synthèse d’ouverture. Ce sonar sera monté à bord du robot
sous-marin du GESMA : le REDERMOR et devrait permettre
d’obtenir une image en trois dimensions des objets enfouis.
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Le Sonar à Antenne Synthétique (SAS), application à la guerre des mines