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Spécial “ bruits de chantier ”
Acoustique
&
Techniques n° 46-47
Si on veut
proposer des objectifs réalistes
dans le cahier
des charges, il faut pratiquer des mesures car les modèles
de calcul ne permettent pas toujours de fournir des niveaux
raisonnables notamment lorsqu’on a une continuité de
construction entre une zone en cour de chantier et une zone
qui reste en exploitation comme c’était le cas pour le Palais
des congrès.
Pour un grand chantier, effectuer une mesure préalable est
primordial. Convaincre le maître d’ouvrage de faire venir
sur le site une machine moins bruyante pour démolir les
fondations du bâtiment et de poser des points de mesure
alentour représente un investissement intéressant. De plus,
la mesure permet de valider les niveaux sonores qui ont été
imposés aux entreprises. En effet, il est inutile de fixer des
objectifs de 50 dB (A) glissant ou 70 dB (A) sur la journée si les
moyens de démolition appropriés n’existent pas, notamment
pour une question de budget. En effet, bien que la découpe
à la lance thermique présente un sérieux avantage au niveau
du bruit, tous les maîtres d’ouvrage ne peuvent pas investir
dans ce matériel.
Surveillance acoustique entre un
chantier de démolition et un hôtel
de luxe
Le but de la surveillance sur ce chantier a été de vérifier
d’une part, que les horaires de travail étaient respectés et
que d’autre part, que les niveaux préconisés n’étaient pas
dépassés dans les chambres à un moment donné. Toutefois
pour des raisons de confidentialité, on ne pouvait pas laisser
en place un point de mesure dans la chambre. On a donc
posé le micro de réception dans un débarras voisin ce qui a
conduit à différentes fonctions de transfert sachant qu’il a été
testé différents matériels dans la zone des trois mètres pour
les exclure. On retrouve ici le point de contrôle en émission
pour mettre en évidence que le bruit provient bien du chantier
et non pas de l’aspirateur de la femme de ménage dans le
couloir. Par ailleurs, un contrôle à distance de cette chaîne de
mesure a été nécessaire afin de vérifier que ce système était
toujours effectif. En plus de cela, un enregistrement audio se
déclenche à chaque dépassement de seuil pour savoir ce qui
s’est passé et notamment pour repérer l’aspirateur…
Une zone de chantier entre une salle
de marché et une salle informatique
La salle informatique qui alimente la salle demarché a nécessité
l’évaluation de critères non définis de bruit qui ont été estimés
de façon à ne pas gêner le passage des ordres boursiers. On
a également pris en compte le matériel informatique. Il a été
réalisé des mesures de fonction de transfert puis toutes les
configurations sensibles ont été testées afin de les éliminer.
Par exemple, si un gros BRH sur chenilles a été éliminé pour
des questions de bruit, par contre, d’autres BRH, utilisés
notamment sur un doublage en parpaings n’a pas conduit à
des problèmes de bruit et de vibrations. Cette surveillance
mise en place était donc plus particulièrement vibratoires ;
les sources de bruit perturbantes ont été éliminées après les
tests préliminaires.
Des points de contrôle vibratoires ont été installés dans la
salle de marché, dans la salle informatique, et sur le chantier
de façon à vérifier que le niveau mesuré vient du chantier et
non pas du métro ; un point complémentaire de contrôle de
bruit a été installé sur le chantier puisque c’était une opération
très sensible. Ces points de mesure ont permis de vérifier
que certains dépassements mesurés n’étaient pas dûs au
BRH dans le doublage mais à des coups de masse. Des
enregistrements audio ont été pratiqués ainsi qu’un contrôle
à distance de la chaîne de mesure.
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Les bonnes pratiques pour un chantier sans nuisance
Quelques exemples de surveillance acoustique des chantiers