Spécial “ bruits de chantier ”
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Acoustique
&
Techniques n° 46-47
Une des premières expériences :
le Palais des congrès de
la Porte Maillot
Le chantier de réhabilitation du Palais des congrès de la Porte
Maillot a été le premier à avoir suivi une méthodologie de
surveillance acoustique de chantier. Il s’agissait alors de :
- Quantifier
les environnements acoustique et vibratoire du
chantier. Les deux sont indissociables en tissu urbain et à plus
forte raison lorsque les travaux sont mitoyens de bâtiments
déjà existants.
- Mettre en place
des critères réalistes pour le chantier, en
accord avec les textes réglementaires, par la rédaction d’un
cahier des charges exigeant. Celui-ci permet de prouver que
le maître d’ouvrage est de bonne foi vis-à-vis des tiers.
Par exemple, le chantier de la Porte Maillot a été équipé
d’alarmes qui se déclenchaient en cas de dépassement des
limites et qui étaient relayées sur internet ou par SMS. Le
grutier pouvait être contacté dans l’instant ce qui évitait de
s’égosiller en l’appelant.
- Sanctionner
par des pénalités si les nuisances acoustiques
et vibratoires persistent.
Concrètement, la première étape a été de fixer un niveau
sonore à ne pas dépasser entre 8h00 et 20h00. Toutefois,
les entreprises de démolition avaient le droit de faire
énormément de bruit pendant deux heures durant cette même
période (utilisation du BRH, par exemple). Il a été décidé de
pratiquer ces travaux le matin avant 9h30, heure d’ouverture
des commerces. Si on peut penser que le chantier pouvait
débuté dès 6h30 puisque le centre commercial était vide, il
ne faut pas oublier les riverains, coté boulevard Gouvion Saint-
Cyr qui souhaitaient dormir ; il a donc fallu reculer l’horaire
d’ouverture du chantier.
On constate qu’il y a beaucoup d’intérêts contradictoires à
satisfaire et c’est ce qui rend les surveillances de chantier très
compliquées. Il faut s’adapter à chacun des environnements
et à chacun des sites que l’on cherche à protéger.
Toutefois, ça ne sert à rien d’installer 10 points de surveillance
différents autour d’un chantier. Tout d’abord parce que cela
revient très cher, et puis l’analyse des données ne serait pas
gérable. Il est donc impératif d’effectuer une étude préliminaire.
L’installation du système de surveillance automatique est
l’accomplissement du travail précédent.
Les objectifs de la surveillance : limiter au mieux les
désagréments du chantier pour le voisinage
On peut informer les voisins en leur communiquant les niveaux
perçus au jour le jour, et assurer aux maîtres d’ouvrage
une gestion réelle des nuisances. Mais quand on fait une
surveillance, il faut se rappeler qu’un micro est aveugle et
qu’il mesure un niveau sonore quelle que soit la source.
La détection de la provenance
de la nuisance est donc un
point primordial malheureusement souvent négligé.
Pour la porte Maillot, le système choisi était composé d’un
capteur de vibrations côté chantier et d’un capteur de vibrations
côté « plaignant », sachant que la première condition à vérifier
était que le niveau vibratoire du chantier était supérieur au
niveau vibratoire côté mesure car sinon, la mesure ne pouvait
être validée.
Cette solution s’est avérée extrêmement efficace notamment
pour identifier les commerçants qui eux-mêmes ont effectués
des travaux.
Les bonnes pratiques pour un chantier
sans nuisance
Quelques exemples de surveillance acoustique
des chantiers
Jean-Paul Lamoureux
44 bis, rue Simonet
75013 Paris
Tél.: 01 45 65 23 64
E-mail: jp-lamoureux-acoustic@wanadoo.fr
Patrice Arnoult
Bureau Veritas
37, Parc Club du Golf
BP 76000
13792 Aix en Provence CEDEX
Tél.: 04 42 37 25 00
E-mail : patrice.arnoult@fr.veritas.com