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Spécial “ bruits de chantier ”
Acoustique
&
Techniques n° 46-47
- La préparation du chantier :
Concertation : la concertation est nécessaire afin de
déterminer les actions réalisables suivant les spécificités du
chantier et les moyens des entreprises. Par exemple, on peut
essayer de regrouper les travaux bruyants. Il est possible
également d’éviter d’interrompre trop longtemps la circulation
automobile afin de ne pas superposer aux bruits du chantier
ceux des avertisseurs automobiles.
Aménagement d’horaires : il faut chercher à minimiser la durée
du chantier, ce qui est accepté d’autant plus facilement que son
intérêt économique peut être appréciable. De même, suivant
le type de chantier, on cherche à maîtriser et à moduler les
horaires des travaux bruyants, tout en respectant les horaires
légalement fixés . Ce n’est pas toujours facile. Par exemple : A
la suite de l’incendie des deux derniers étages d’un immeuble
sur cour à Paris, il était nécessaire de passer des éléments
de plancher et de charpente au-dessus de l’immeuble sur rue
et pour cela d’utiliser un camion grue. La Préfecture de Police
a imposé de ne travailler que le dimanche, pour des raisons
de fluidité de la circulation automobile, ceci dans une rue fort
peu fréquentée ce qui a entraîné des désagréments pour
le voisinage qui n’a pas pu profité de ce jour de repos(pour
l’anecdote, l’inspection du travail avait tout d’abord refusé que
l’on travaille le même dimanche).
- Le suivi du chantier :
Suivi technique : il faut s’assurer que les préconisations du
cahier des charges sont bien respectées et que les plans de
réservation sont communiqués en temps utile afin d’éviter
l’emploi du marteau piqueur pour percer un plancher dans
lequel la réservation a été oubliée. Mais les nuisances sonores
n’intéressent pas que les riverains. Elles intéressent aussi
les compagnons. Il faut donc s’assurer que les protections
auditives sont présentes sur le chantier et portées en cas de
travaux bruyants.
Suivi « psychologique » : les acteurs du chantier ne sont pas
toujours conscients du dérangement qu’ils occasionnent. Ce
dérangement semble d’autant plus important que le voisinage
n’a aucune information sur les travaux en cours de réalisation.
Aussi est-il recommandé, dans une palissade, de laisser des
vues sur le chantier, ceci étant conseillé pour des chantiers
de toutes dimensions.
Le bruit n’est pas la seule cause de gêne lors de travaux et
notamment pour les travaux de réhabilitation. Sont gênantes
les poussières, les apparitions d’humidité dues à une fuite...
Quand il y a, chez un voisin, une infiltration d’eau due au
chantier, il faut intervenir immédiatement afin de ne pas voir
apparaître une réclamation supplémentaire sur des bruits
jusque-là acceptés.
Voilà, très rapidement dressé, un petit pense-bête qui permettra
d’éviter aux architectes et à tous les acteurs d’un chantier, qu’il
soit petit ou grand, des réclamations et tous les ennuis qui en
découlent. Mais surtout il permettra de diminuer les nuisances
sonores et de ce fait améliorera la qualité de vie des voisins
d’un chantier, ce que nous devons tous rechercher.
n
Pense-bête à l’usage de l’architecte