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Acoustique
&
Techniques n° 46-47
Modes graphiques des dessins
Vibrations, ondes sonores (traits)
26 %
Symboles (cœur, tête de mort)
11 %
Onomatopées
28 %
Mots, phrase (bulles et légendes)
27 %
Heures
4 %
Représentation de soi
5 %
Tabl. 5 : Synthèse
modes
graphiques utilisés dans les
dessins des élèves de trois collèges
Les modes graphiques traduisent principalement le fait que
les enfants expriment les ambiances sonores au travers
de l’identification de sources de bruit, nommées par des
mots (les “bulles” illustrant des échanges verbaux ou des
sentiments), dont le son est décrit par le biais d’onomatopées
diverses et variées (“bang”, “clac”, “dring”, “paf”, “toc”,
“tic”), localisées dans le dessin par des traits caractérisant
les vibrations ou l’onde sonore. La présence de traits autour
“d’objets” (décontextualisés ou en situation) peut traduire la
“spatialisation” mais aussi “l’intensité” des ondes sonores
provenant d’une source. Ces modes de description appuient
le fait déjà observé que les élèves identifient manifestement
des sources “objet”, en contexte ou non.
Conclusion
L’analyse des dessins d’élèves de trois collèges confirme
que les individus, en l’occurrence des enfants, représentent
les ambiances sonores majoritairement au travers des
identifications :
- de sources “objet” décontextualisées,
- ou des événements sonores, représentés par une ou
plusieurs “situations” du collège (contexte d’activité, en un
lieu, à un moment donné), impliquant ou non une indication
temporelle (moment ou durée), une représentation de soi et
du jugement.
Les représentations des ambiances sonores d’élèves de
collèges renvoient majoritairement à deux catégories de
sources objet : la sonnerie et les voix, des professeurs
comme des élèves. Ce constat vient appuyer le fait que les
utilisateurs des collèges sont acteurs de leur environnement :
ce sont eux qui composent en grande partie l’ambiance
sonore du collège. Dans leurs dessins, les élèves décrivent
principalement trois lieux du collège : les couloirs, les classes
et la cour de récréation. Les usages de ces différents lieux
créent des environnements sonores variés, dont les contrastes
contribuent au fonctionnement social du collège et participent
en conséquence à l’appréciation (ou non) de son ambiance
sonore. Cette ambiance est décrite comme à la fois diversifiée
(par les usages de ses différents lieux) et répétitive (par le
renouvellement journalier des mêmes phénomènes rythmés
par la sonnerie).
Parallèlement, l’analyse des dessins d’élèves de trois collèges
nous a permis de répertorier quatre
types
de représentations
sonores du collège : les
situations
, les
objets
, les dessins
abstraits
et les
cartographies
. Il est intéressant d’observer
que ces quatre types ont déjà été analysés dans une étude
sur les ambiances sonores de Paris dont l’enquête portait
sur une population d’adultes [7]. De même que pour cette
précédente étude, les représentations les plus utilisées
par les élèves de collège sont les
situations
sonores et les
dessins de sources
objet
.
Ces conclusions permettent d’avancer un questionnement
plus large sur les modes de représentation mentale des
phénomènes sonores dans notre société. Hormis les types de
dessins
abstraits
qui sont minoritaires, les représentations de
bruit(s) dans un contexte ou non révèlent la volonté d’associer
à un son l’identification d’une ou plusieurs sources objets. Ces
sources de bruit une fois reconnues peuvent être jugées selon
leur emploi, leur rôle et leur symbolique. L’appréciation même
d’une ambiance sonore dépend ainsi de la relation d’un usager
à l’activité du lieu où il se trouve. L’adéquation de l’usage d’un
lieu avec les attentes de ses utilisateurs détermine sa qualité
sonore. Ceci nous renforce dans l’idée que les phénomènes
sonores sont interprétés et jugés en tant qu’événements du
monde. Pour construire la qualité sonore des établissements
d’enseignement, il convient donc d’identifier leurs ambiances
et leurs bruits sous leurs formes signifiantes avant d’en donner
une description pouvant être dimensionnée.
Références bibliographiques
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[4] Ignazi G. et al (1993) Enquête biométrique sur une population d’enfants et
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[5] Woods P. (1990) Ethnographie de l’école. Paris, Armand Colin.
[6] Bonte M.-C. (1999) Du métier d’écolier au métier de collégien : une approche
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Septentrion, 1999. 669 p.
[7] Maffiolo V. (1999) De la caractérisation sémantique et acoustique de la
qualité sonore de l’environnement urbain (thèse). Université du Mans. 203p.
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Qualité des ambiances sonores liées aux usages de trois collèges :
Analyse des dessins d’élèves
Approfondissons…