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Spécial “10
e
anniversaire”
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Acoustique
&
Techniques n° 42-43
modélisation et de conception de l’environnement sonore
urbain parallèlement à sa caractérisation quantitative
(pour s’en convaincre, il suffit de consulter les actes des
congrès internationaux comme les ICA, Forum Acusticum,
Internoise, Euronoise et CFA depuis 1996).
Au 1
er
janvier 2002, un Groupe de Recherche (GdR) CNRS
«Bruits des transports» est constitué [www.gdr2493.
cnrs-mrs.fr]. Il comporte 4 thématiques : Émission et
réduction du bruit à la source, Propagation et moyens de
protection, Perception de la qualité sonore et traitement
social du bruit et Spécificité du bruit des transports en
milieu urbain.
Le GdR 2493 a permis que les associations de
compétences évoquées plus haut se consolident et/ou
se renouvellent pour répondre en 2003 à l’APR «Bruit et
nuisances sonores». Les résultats intermédiaires de ces
projets de recherche ont été présentés lors des dernières
Assises à Avignon en janvier 2005.
Parallèlement en Europe…
Suite à la publication en 1996 du Livre vert sur la future
politique de l’Union européenne en matière de lutte contre
le bruit, le Comité directeur de la politique Bruit se met
en place en mars 1998. Il a en charge le contrôle des 7
groupes de travail créés en septembre de la même année.
Cette représentation des 15 pays européens décide
l’élaboration d’une directive Bruit à mettre en œuvre en
2002.
Cette décision va générer une activité intense au sein des
divers organismes associés à cette réflexion pour aboutir
en juillet 2000 à une proposition pour laquelle les étapes
suivantes doivent être franchies :
- harmoniser les indicateurs et les méthodes d’évaluation,
- produire des cartes de bruit consultables par les
citoyens pour les villes de plus de 100 000 habitants.
Certaines villes, comme Paris ont pratiquement terminé
leur cartographie, proposant même une représentation
3D sur un site web accessible au grand public.
- rédiger un texte fixant des valeurs cibles et les mesures
pour les atteindre.
La directive européenne 2002/49 a été transposée par
ordonnance dans le droit français en 2004.
En conclusion, quelques perspectives
Grâceaux différentsoutils législatifs, français et européens,
mis en place, on devrait pouvoir offrir aux citadins un
environnement de meilleure qualité sonore, la dimension
Bruit apparaissant de façon claire dans les règlements
d’urbanisme. Par exemple, le PLU, qui remplace le POS
depuis 2003, devrait permettre de mieux prendre en
compte le bruit dans la planification urbaine.
Il est à présent communément admis que l’environnement
sonore urbain est un domaine multiforme qui met en jeu
plusieurs niveaux de complexité dans la multiplicité des
sources de bruit, la variété de leur nature, de leur mobilité
dans un espace urbain de formes différentes dans lesquels
les phénomènes physiques sont difficiles à maîtriser
(propriétés des matériaux, effets microclimatiques…).
L’objectif des études étant de promouvoir un cadre
de vie agréable, la complexité évoquée plus haut est
augmentée par la diversité des populations concernées,
par leur attente en matière de confort, leurs pratiques et
la représentation qu’elles se font de la ville.
Les recherches à venir devront donc aider à comprendre,
à évaluer et à prendre en compte les aspects
multiexpositions/multinuisances, les situations en période
sensible, le rôle de la morphologie urbaine, la signification
des bruits perçus, pour rendre aux villes leur identité
sonore et composer des paysages sonores urbains riches
et variés.
Entendre la ville, hier, aujourd’hui, demain…