Spécial “10
e
anniversaire”
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Acoustique
&
Techniques n° 42-43
le choix judicieux des revêtements pour l’acoustique
urbaine (comme d’éviter de généraliser les pavés dans
les centres sensibles…).
Le bruit lié aux comportements indélicats ou aux sources
aléatoires (portières, chargement, mauvais entretien ou
« bricolage » des véhicules), qui n’est pas abordable
par la réglementation technique, constitue un aspect
particulièrement nuisible du bruit des véhicules.
D’une manière générale, nous croyons au développement
d’une approche globale, ce qui pourrait constituer
un virage par rapport aux décennies écoulées, avec
le développement d’une politique portant sur les
véhicules, les infrastructures, l’exploitation, l’usage, les
comportements, les zones à protéger. Par exemple,
l’effet récent de la dynamique suscitée en France en
matière de sécurité routière, qui a conduit à réduire les
accidents notamment par le respect des vitesses, a eu
certainement un impact positif sur les émissions sonores
(ainsi que sur la consommation de carburant).
Le bruit intérieur
Progrès des méthodologies
Analyse de voies de transfert
Les méthodes d’analyse de voies de transfert sont
désormais utilisées assez couramment pour déterminer
les efforts injectés à une structure. Ces méthodes ne
sont certes pas nouvelles, mais l’essor des systèmes
d’acquisition multivoies embarquables a permis leur
généralisation. Rappelons que leur principe est, par
exemple dans le cas de bruit intérieur dû au moteur,
d’évaluer la contribution des différents points d’entrée
d’effort sur la caisse (jonction entre celle-ci et le groupe
motopropulseur ou des éléments qui lui sont directement
rattachés), en mesurant d’une part les transferts
vibroacoustiques entre ces points d’entrée et des
microphones dans l’habitacle, et d’autre part les efforts
injectés dans la caisse en ces points. Cette détermination
d’effort est la partie la plus délicate car elle doit se faire
par l’intermédiaire de méthodes inverses : des mesures de
vibrations en un grand nombre de points, accompagnées
d’une connaissance (par calcul ou expérience) du
comportement dynamique de la structure, permettent
d’identifier ces efforts.
L’expérience sur ces méthodes inverses s’est
considérablement développée : le choix des points où
mesurer les vibrations, qui va influencer fortement le bon
conditionnement de la matrice de transferts vibratoires
qui devra être inversée, de même que les techniques
de régularisation de cette matrice, sont dorénavant
mieux maîtrisés. Il est ainsi possible de mettre ces
méthodes en œuvre sur des cas complexes tel qu’un
moteur ; la figure 6 montre, à gauche, un exemple de
détermination de contributions de différentes sources sur
les accélérations vibratoires mesurées sur une face d’un
moteur (côté distribution) diesel. Dans ce cas, les sources
principales sont les paliers de vilebrequin. L’analyse plus
poussée (à droite de la figure) révèle que ce sont plutôt
les efforts verticaux sur ces paliers qui contribuent le plus
aux vibrations de la face moteur [9].
Simulation
Les domaines de validité des calculs vibratoires et
acoustiques ont été étendus, en partie bien sûr grâce
aux progrès de l’informatique, mais aussi grâce à une
meilleure connaissance des phénomènes. Par exemple,
l’expérience accumulée permet de mieux modéliser les
multiples jonctions présentes dans un système complexe :
points de soudure, joints de colle, liaisons vissées, etc.
Il est ainsi possible de représenter le comportement
vibratoire d’un moteur jusqu’à une fréquence de
plusieurs
KHz
(figure 7), avec suffisamment de précision pour
utiliser ce modèle dans un calcul inverse. Par ailleurs,
Fig. 6 : Analyse de contributions sur un moteur
Fig. 7 : Comparaison calcul-mesure d’une fonction de
transfert sur un moteur complet [10
L’acoustique des véhicules routiers