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Acoustique
&
Techniques n° 41
COMPTE-RENDU DE CONGRÈS
Le Professeur Watts du Laboratoire anglais de Recherche sur les
Transports a dressé un panorama des matériaux et systèmes
« durables » utilisés pour réduire les bruits de transports :
- écrans en bois, barrières végétales « tressées », écrans
végétaux renforcés par une armature, concept de barrière
acoustique « vivante », écrans en matériaux recyclés, écrans
revêtus de cellules photovoltaïques…
- revêtements de chaussées poro-élastiques contenant du
caoutchouc recyclé et offrant une porosité de 25 %, permettant
d’obtenir des gains supérieurs à 10 dB sur le bruit de
roulement.
La Docteur Simone Secchi de l’Université de Florence a ensuite
présenté les propriétés thermiques de plusieurs matériaux
« durables » d’origine naturelle et montré qu’elles sont souvent
équivalentes à celles des produits non durables, en particulier
si l’on prend en compte leur cycle de vie et l’énergie nécessaire
à la mise en œuvre.
Par ailleurs le Docteur Nicola Prodi (neveu de Romano !) de
l’Université de Ferrare a présenté un panorama didactique
très complet des méthodes utilisées en laboratoires pour la
caractérisation des performances vibratoires et acoustiques
des matériaux et produits : absorption, transmission, isolation
vibratoire, amortissement. Certaines de ces méthodes sont
normalisées et très largement utilisées alors que d’autres ne
sont encore que des outils de laboratoire.
Ensuite, Giulio Pispola de l’Université de Pérouse a présenté des
exemples de produits ainsi que des démonstrations de dispositifs
de mesure.
Jean Tourret
NB : Un CD-rom reprenant les présentations Power Point devrait être
disponible prochainement…
Développement Durable et Bâtiment
BATIMAT (Paris) Novembre 2005
Le développement durable était le thème phare de BATIMAT
2005 avec un important espace réservé à ses acteurs au sein
de l’espace Bâtiment Intelligent.
Rien de surprenant puisque avec 100 millions de tonnes de
CO2 émises chaque année en France, le secteur des bâtiments
résidentiels et tertiaires produit 25% des émissions polluantes,
devancé seulement par le secteur des transports (28%).
Quant aux énergies consommées, le secteur bâtiment en est le
champion incontesté : 48% contre 28% pour l’industrie et 24%
pour les transports.
Parmi les démarches convergentes existant en France pour
accélérer l’évolution du secteur bâtiment dans le développement
durable, il convient de citer la Loi d’Orientation de l’Energie, le
Plan Climat 2004, et la Réglementation Thermique des Bâtiments
(dont la version RT 2000 sera bientôt remplacée par la RT 2005).
Il s’agit là de textes règlementaires qui déclinent la Directive
Européenne 2002/91/CE traduisant le Protocole de Kyoto.
La démarche HQE (Haute Qualité Environnementale) quant à elle,
dépasse les seuls aspects énergétiques et concerne tous les
domaines du développement durable en proposant des exigences
plus larges concernant 14 « cibles » regroupées en 4 pôles :
• éco-construction (relation harmonieuse des bâtiments avec
leur environnement, choix des produits, systèmes et procédés
de construction, chantiers à faible nuisance),
• éco-gestion (gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets, de
l’entretien et de la maintenance),
• confort (hygrothermique, acoustique, visuel, olfactif)
• santé (qualité sanitaire des espaces, de l’air intérieur et de
l’eau).
La démarche HQR peut s’appliquer aux matériaux et systèmes
ayant une fonction acoustique en exigeant par exemple des
informations sur l’origine du produit, son coût énergétique de
fabrication, de recyclage, ses qualités olfactives…en plus de
ses performances acoustiques.
En marge de l’exposition, plusieurs séries de conférences ont été
organisées (en particulier par l’Agence Qualité Construction) pour
décliner le thème du développement durable sur des thèmes tels
que réhabilitation, construction en bois, acier ou briques, toitures
végétalisées, cellules photovoltaïques, déchets de chantiers…
Une table ronde organisée à l’initiative commune de l’UNTEC, de
l’UNSFA et du CICF a permis de montrer que le développement
durable concerne de manière solidaire l’ensemble de la maîtrise
d’œuvre.
Les coûts d’investissement et les coûts d’exploitation sont
encore trop souvent gérés de façon indépendante dans la
plupart des structures administratives, ce qui conduit à de graves
disfonctionnements dont les conséquences sont lourdes en terme
de développement durable. Il devient plus que jamais nécessaire
de prendre en compte le « coût global » intégrant l’exploitation
dans les nouveaux projets.
Si cette démarche peut accroître faiblement le coût de la
conception, lequel reste malgré tout très faible (2%) dans le
cycle moyen de la vie d’un bâtiment, elle va ensuite réduire
considérablement le coût d’exploitation, en particulier sur le long
terme.
Une synergie entre tous les acteurs de la conception (maître
d’œuvre, maître d’ouvrage, économistes, utilisateurs…) s’impose
par ailleurs pour évaluer de manière objective et minimiser ce
coût global.
Jean Tourret