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Echo Bruit
n° 131
12.2010
g
Santé
62
le magazine de l’environnement sonore
Physiologiquement, la nuit est une
succession de quatre à six cycles de
sommeil. Chacun, d’une durée totale
comprise entre une et deux heures,
commence par du sommeil léger, se
poursuit par du sommeil lent profond
et se termine par du sommeil paradoxal
(moment des rêves). Ces phases
se traduisent par différents types
d’ondes, à l’électroencéphalogramme
(EEG). Thien Thanh Dang-Vu et ses
collègues se sont intéressés plus
particulièrement aux fuseaux du
sommeil, de petites salves d’ondes de
rythme rapide qui surviennent pendant
le sommeil lent léger. Elles sont
générées par le thalamus, une zone
cérébrale impliquée dans le filtrage des
informations sensorielles.
Ces ondes sont considérées comme
un point d’ancrage du sommeil,
permettant de passer de l’éveil au
sommeil lent profond. L’expérience
américaine a été menée chez douze
sujets dont l’activité cérébrale a été
enregistrée pendant une première nuit
paisible, puis pendant deux nuits où
ils étaient exposés à une palette de
quatorze bruits divers (conversation,
sonnerie de téléphone, chasse d’eau,
machine à laver, hélicoptère…). Les
sons étaient infligés par salves de
10 secondes toutes les 30 secondes,
d’abord à un niveau de 40 décibels,
puis avec une intensité croissante
jusqu’à perturbation de l’EEG.
Une étude américaine, conduite
par Cory Portnuff de l’Université du
Colorado à Boulder et Kathryn Arehart
de l’Hôpital pour enfants de Boston,
montre que si vous poussez les
jeunes utilisateurs de Mp3 à baisser
le volume sonore de leur appareil
et à prendre soin de leur capacité
auditive, ils sont susceptibles de se
rebeller et d’augmenter le son. Que
les avertissements viennent de la part
des parents ou des amis, l’effet sera le
même.
Même s’ils sont conscients des dangers
pour leur audition, les jeunes ne veulent
pas changer leurs habitudes. Ceux qui
expriment le plus d’inquiétude sur le
risque de souffrir de déficience auditive
sont ceux qui sont le plus susceptibles
d’écouter la musique à fond.
Sans surprise, le risque de surdité
était moins élevé parmi les jeunes qui
comprenaient les avantages d’écouter
de la musique à un niveau modéré.
Il y a donc un réel besoin de faire
comprendre aux jeunes les risques
qu’ils encourent à leurs oreilles.
Trente jeunes des alentours de Denver
et Boulder au Colorado ont pris part
à l’étude. De nombreuses études
antécédentes ont illustré les risques de
la déficience auditive parmi les jeunes
qui utilisent des lecteurs de musique
portable à volume sonore élevé.
Pour en savoir plus :
www.colorado.edu
n
Des chercheurs de l’Université Harvard
(Boston) viennent de démontrer le
rôle fondamental d’ondes cérébrales
particulières, appelées « fuseaux du
sommeil », dans la stabilité du sommeil
face à des perturbations externes.
Selon leurs travaux, publiés dans le
journal Current Biology, le cerveau
de ces « pr ivi légiés » produi t
naturellement plus de fuseaux, ce qui
leur permet de bloquer la transmission
des sons pendant qu’ils dorment.
Les jeunes utilisateurs de MP3
sont des rebelles
Les jeunes utilisateurs de MP3 n’écoutent pas les
avertissements qu’ils reçoivent des autres sur les risques du
bruit pour leurs oreilles. Au contraire, de nombreux jeunes y
répondent en augmentant le volume.
Le secret de ceux qui arrivent à
dormir dans le bruit révélé