Echo Bruit
n° 129
06.2010
g
Santé
63
le magazine de l’environnement sonore
sera d’exploiter cette nouvelle source
de cellules ciliées pour le criblage à
haut-débit en vue de rechercher des
médicaments qui stimulent la capacité
perdue chez les mammifères de
régénérer ces cellules.
Pour en savoir plus :
www.cell.com/abstract/S0092-8674 (10)
00353-3
n
Son trop fort
dans les salles
de remise en
forme
Dans un avis du 15 avril dernier, et publié
lundi 17 mai dernier, la Commission de
la Sécurité des Consommateurs pointe
du doigt la sécurité fournie par les
salles de remise en forme en France.
C’est pourquoi elle demande à ce que
la réglementation soit renforcée dans
ce domaine. Concrètement, l’organisme
recommande de faciliter l’accès à un
cardio fréquencemètre dans chacune
de ces salles de sport, l’installation
d’un défibrillateur, et d’un sonomètre.
Pour ce qui concerne le bruit elle a
Notre oreille interne héberge environ
15 000 cellules ciliées cochléaires et
15000 cellules ciliées vestibulaires, les
mécanorécepteurs respectivement de
l’audition et de l’équilibre. En raison
de ce petit nombre et des difficultés à
les isoler (comparé aux 120 millions
de photorécepteurs rétiniens faciles à
isoler), les études moléculaires de ces
cellules ont été limitées.
Au fil du temps, ces cellules ciliées
sont endommagées par les agressions
(bruits, médicaments ototoxiques…)
ou par l’âge. Ces cellules sont
malheureusement incapables de se
régénérer spontanément aussi des
centaines de millions de personnes
présentent de façon définitive des
pertes de l’audition ou des troubles de
l’équilibre.
Après dix années d’effort, une équipe
de l’université de Stanford (Californie)
a mis au point un protocole de culture
en plusieurs étapes qui permet
d’obtenir que des cellules souches
embryonnaires (CSE) de souris, ou des
cellules souches pluripotentes induites
(CSPi) issues de la reprogrammation
de cellules cutanées de souris adultes,
orientent leur différenciation vers
des cellules ciliées sensibles aux
mouvements (ou mécano-sensibles).
Les cellules souches (CSE ou CSPi)
sont d’abord amenées à se différencier
en cellules d’ectoderme, sous l’effet
des facteurs Dkk1 (inhibant Wnt), SIS3
(inhibant Smad3) et IGF-1, puis en
progéniteurs otiques sous l’effet du
facteur FGF. Lorsque ces progéniteurs
otiques sont co-cultivés avec des
fibroblastes d’embryon de poulet, ils
se différencient et s’organisent en
groupements épithéliaux de cellules
ciliées.
Les examens montrent que ces cellules
ciliées répondent bien à la stimulation
mécanique en transformant ces signaux
en courants électriques qui ressemblent
à ceux des cellules ciliées immatures.
Cette méthode offre une plate-forme
pour les études moléculaires des
cellules ciliées. En outre, ce nouveau
protocole pourrait également avoir
des implications cliniques. En effet, le
travail des chercheurs démontre qu’il
est possible de produire des cellules
ciliées de remplacement à partir des
cellules souches pluripotentes. Cette
découverte justifie le développement
de stratégies reposant sur les cellules
souches pour les troubles de l’audition
et de l’équilibre.
Selon Dr Stefan Heller, qui a dirigé ce
travail, la stratégie la plus prometteuse
Des cellules ciliées sensorielles
ont été créées en culture
Une équipe de Stanford a mis au point un protocole de
culture permettant d’obtenir que des cellules souches
embryonnaires (CSE) de souris, ou des cellules
souches pluripotentes induites (CSPi) issues de
cellules adultes de souris, se différencient en cellules
ciliées mécano-sensibles. Ces cellules ciliées sont
les précieux récepteurs de l’audition et de l’équilibre.
Cette avancée ouvre la voie à leur étude moléculaire
détaillée, elle donne l’espoir de découvrir le moyen de
les régénérer pour guérir certaines surdités.