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Echo Bruit
n° 128
03.2010
g
Santé
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le magazine de l’environnement sonore
C’est le sombre constat que dressent
des chercheurs de l’Institut national
de santé publique du Québec (INSPQ)
dans un rapport publié début février.
Les chiffres dévoilés par l’INSPQ
montrent que : le bruit est dangereux
pour les futures mamans et leurs fœtus.
Une revue d’études scientifiques révèle
un lien direct entre une exposition
chronique à des sons de plus de 85
décibels et l’augmentation de 27 %
des risques d’accoucher d’un enfant au
poids insuffisant, soit moins de 2 500
grammes.
La même revue suggère qu’une
expos i t i on sonore d ’ i ntens i t é
semblable augmente de 6 % les risques
d’avortement spontané, soit la mort
du fœtus avant 26 semaines, de 13 %
ceux d’un accouchement avant terme,
et de 42 % ceux d’une hypertension
gestationnelle.
Rapport téléchargeable sur le site Internet :
www.inspq.qc.ca
n
À l’occasion de la Semaine du son, dont
l’objectif est de sensibiliser le public,
les élus et l’ensemble des acteurs de
la société à l’importance des sons et de
la qualité des environnements sonores,
Christian Hugonnet, son président,
s’est intéressé une fois encore à la
compression du son. De plus en plus
présents dans notre environnement
quotidien, les sons compressés nous
habituent à des niveaux élevés et sans
relief ce qui nuit à la musique. On a pu
le constater à l’occasion de la clôture
de la manifestation, le 16 janvier, à
l’auditorium Saint-Germain de Paris.
Mais au-delà, ce phénomène qui
consiste en studio à relever les niveaux
sonores et à supprimer les écarts entre
les sons forts et faibles, serait néfaste à
notre audition, car utilisé aujourd’hui à
l’excès. La pratique de la compression
n’est pas nouvelle, mais elle s’étend
depuis plusieurs années à tous les types
de sons : cinéma, CD, consoles de jeux
vidéos, télévision et radio jusqu’aux
salles de concert qui adoptent ces
« nouveaux » sons. La compression
permet de situer le son au-dessus du
bruit ambiant pour qu’il soit entendu
aussi bien chez soi que dans le métro
ou en voiture. Ainsi, l’amplitude du
niveau sonore est écrasée et linéaire
Sons compressés : gare aux
oreilles !
À l’occasion de la 13
e
édition de la Semaine du son, qui
s’est tenue du 18 au 24 janvier, Christian Hugonnet,
son président, a souhaité attirer notre attention sur le
problème de l’écoute de sons compressés. Ce qui est
notamment le cas de la musique issue des baladeurs
audio. Systématiquement, les sons faibles issus de
ces appareils sont rehaussés pour devenir audibles
même dans un environnement bruyant ce qui serait
dangereux pour nos oreilles.