Echo Bruit
n° 127
12.2009
g
Routes
Transports
56
le magazine de l’environnement sonore
ETAME — ÉTat de l’Art des
Méthodes d’Évaluation de la
perception et de la gêne en
laboratoire
Le projet ETAME, mené actuellement
par l’INRETS à la demande de l’ADEME,
a démarré fin 2008 et s’achèvera
au début de 2010. L’objectif général
du projet est de préciser dans quel
contexte, quelle méthode est la plus
adaptée pour évaluer la perception
et/ou la gêne due au bruit, lors de la
mise en place d’expérimentations en
laboratoire.
Il s’agit, dans un premier temps, de
recenser et d’identifier les méthodes et
protocoles adoptés en laboratoire, et de
répertorier :
• pour quels objectifs d’évaluation
ces expérimentations ont été mises en
œuvre : écoute d’un bruit, évaluation
d’une situation environnementale,
évaluation d’effets particuliers (la
communication, la mémorisation, par
exemple…),
• les types de situation évaluée (bruit
seul, multiexposition, bruit au passage
ou bruit d’un trafic…) et quels types de
bruit sont jugés (route, rail, avions, un
seul, deux ensemble…),
• les types de tests utilisés (de
personnal ité, de perception, de
performance cognitive, etc…) ou les
tâches à effectuer, les consignes,
• les équipements techniquesmobilisés,
ainsi que l’« environnement » dans
lequel sont accueillis les participants
(type de pièce, mise en situation du
sujet : écoute ou riverain…),
• le type de données collectées et les
traitements statistiques associés,
• les compétences scientifiques
mobilisées.
Dans un deuxième temps, une synthèse
sera effectuée en insistant sur les
liens entre objectifs de l’évaluation
et méthodes mises en œuvre. Une
typologie des méthodes utilisées en
fonction d’un certain nombre de critères
(objectif visé, type de situation…) sera
proposée.
Enfin, le troisième objectif de cette
recherche est de confronter les résultats
issus de la revue de la littérature
aux points de vue des experts de la
communauté scientifique internationale
sur leurs propres pratiques et
expériences des expérimentations en
laboratoire concernant la perception et
la gêne due au bruit des transports.
Contact : Patricia Champelovier,
INRETS-LTE
patricia.champelovier@inrets.fr
DEBATS — Discussion sur les
Effets du Bruit des Aéronefs
Touchant la Santé
Dans le contexte du « Grenelle de
l’environnement », deux unités de
recherche de l’INRETS (UMRESTTE et
LTE) ont été sollicitées par l’ACNUSA
afin de mettre en place une cohorte
prospective concernant les effets
du bruit des avions sur la santé des
riverains d’aéroports français. Ce projet
DEBATS est financé par le Ministère de
la Santé. Il a démarré en décembre 2009
et la durée envisagée de l’étude est de
six ans.
L’objectif premier de cette étude
épidémiologique est de mieux connaître
et de mieux quantifier les effets du bruit
des avions sur la santé. Les critères et
pathologies d’intérêt envisagés sont :
• les troubles du sommeil ;
• les pathologies cardiovasculaires
(pression sanguine, hypertension,
cardiopathies ischémiques) ;
• la mortalité toutes causes ;
• les effets sur la santé mentale (stress,
anxiété, dépression) ;
• les effets psychologiques et la gêne ;
• la qualité de vie ;
• l’hypotrophie fœtale et la naissance
prématurée.
Ce projet consistera en la mise en place
et au suivi dans le temps (4 ans) d’une
cohorte constituée de riverains de
grands aéroports français, notamment
d’un aéroport de la région parisienne
(Roissy-Charles de Gaulle), et de deux
grands aéroports de Province (Lyon
Saint-Exupéry et Toulouse-Blagnac),
ainsi que de riverains d’autres zones
non exposées au bruit des avions, l’une
étant exposée au bruit routier et l’autre
non. Dans un premier temps, afin
d’évaluer l’acceptabilité, la faisabilité,
la mise en place et les coûts d’une telle
étude, une étude pilote d’une durée
d’un an sera lancée par l’INRETS en
décembre 2009.
Afin de quantifier les effets du bruit des
avions sur la santé, un des objectifs
de l’étude finale sera d’essayer
d’estimer le pourcentage de risque
attribuable au bruit des avions pour
les différents critères et pathologies
étudiés. Il sera important d’évaluer
l’impact des facteurs d’interaction ou
de confusion potentiels, notamment la
pollution de l’air, sur la relation entre
ces pathologies et l’exposition aux
bruits imputables aux trafics aériens.
Après avoir évalué les effets du bruit
des avions en termes de pathologies
et de gêne, il sera intéressant d’étudier
s’il existe un lien entre l’expression
subjective des effets psychologiques
et du sentiment de gêne dus au bruit
des avions d’une part, et les effets
sur la santé mesurés de manière plus
objective d’autre part.
La mise en place et le suivi de cette
cohorte fourniront des éléments
supplémentaires aux politiques de
prévention pour compléter et améliorer
les dispositifs d’action existants dans
et autour des principaux aéroports
français, en vue de mieux prendre en
compte dans les politiques nationales
et locales cette problématique de santé
environnementale des populations
survolées.
Contact : Anne-Sophie Evrard,
INRETS-UMRESTTE
anne-sophie.evrard@inrets.fr
www.inrets.fr
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