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Echo Bruit
n° 127
12.2009
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Actualités
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le magazine de l’environnement sonore
ou devrait s’épanouir sans troubler la
parfaite quiétude d’un seul riverain
est une hypocrisie dangereuse. Vivre
ensemble dans une métropole ne peut
pas se faire sans que les efforts soient
mutuels dans les territoires partagés
que constitue l’espace public.
C’est pourquoi ils demandent :
• que la législation soit clarifiée,
rééquilibrée et remise en adéquation
avec la réalité des pratiques culturelles
et sociales;
• que les travaux d’isolation acoustique
des lieux de diffusion soient d’avantage
soutenus par des aides publiques pour
rendre leur mise en œuvre réaliste;
• que soit prise en compte la voix du
public des lieux de vie comme est prise
en compte la voix des riverains;
• que soit envisagé un zonage des
quartiers festifs pour que soit accordé
un statut juridique à ces identités
historiques;
• que soit réfléchie la mise à disposition
de lieux ou de friches pour l’organisation
d’événements ponctuels ou l’installation
d’infrastructures pérennes;
• que soit réaffirmée en actes, et non
seulement en paroles, l’importance
pour la culture des lieux de diffusion de
proximité;
• que l’ensemble des acteurs institu-
tionnels prennent conscience de
l’importance de la vie nocturne
(culturellement et économiquement)
dans l’essence-même d’une capitale
comme Paris et d’une région comme
l’Ile-de-France.
Dix jours après sa mise en ligne sur le
site
www.quandlanuitmeurtensilence
.
com, plus de 11 200 signataires dont
un tiers d’artistes et de professionnels
de la nuit, ont souhaité s’associer à ce
mouvement et soutiennent la pétition.
Fort du succès de cette mobilisation,
«Plaqué Or», «My Electro Kitchen»
et «Technopol» ont organisé une
conférence de presse le 17 novembre
dernier afin de présenter leurs
démarches et revendications.
Cette conférence a été l’occasion de :
• faire un point sur la pétition et dresser
un état des lieux de la nuit parisienne
et de ses difficultés en l’illustrant
d’exemples concrets.
• dresser le bilan sur les soutiens reçus
et sur les éventuels premiers retours
des destinataires.
• lister les propositions concrètes
afin d’obtenir l’amélioration de la
situation.
Des exploi tants de l ieux, des
organisateurs de soirées, les différents
réseaux de musique Actuelle étaient
présents.
Une bonne nouvelle cependant, la
mairie qui veut relancer le « Paris by
night » devenu trop bonnet de nuit a
lancé le 19 novembre un site Internet
baptisé : «
parisnightlife.fr
», qui, pour
la première fois, recensera tous les
événements nocturnes. Véritable vitrine
de la vie nocturne parisienne, ce site
passera en revue les bars, restaurants
et discothèques, avec l’ambition de
devenir « l’outil de référence pour
organiser ses nuits à Paris ».
Lors de la présentation à la presse de ce
nouvel outil, Monsieur Bros, adjoint au
tourisme de la ville de Paris, a précisé :
« Si la tranquillité des riverains est
essentielle, la fête et la sociabilité sont
des nécessités dans une société de plus
en plus frappée par les égoïsmes, le
repli et la solitude ». Cette intolérance
au bruit s’expliquerait notamment par
la nouvelle sociologie des habitants
observée depuis une dizaine d’années
dans des quar t iers populaires,
naturellement bruyants autrefois.
Pour Jean-Bernard Bros, artisan de la
reconquête des nuits parisiennes, « il
faut gérer l’équation des contraires.
Cela se fera par la concertation, y
compris avec les fumeurs ». Et les nuits
parisiennes retrouveront peut-être alors
leur éclat.
Pour en savoir plus :
www.quandlanuitmeurtensilence.com
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