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Évaluation multicritères des nuisances et de la perception en milieu urbain
Tentative d’évaluation multicritères
Dimensions abordées par l’enquête psychosociale
Le bruit : Le bruit est l’élément le plus fréquemment évoqué
pour décrire la représentation de l’inconfort d’une place.
En revanche, in situ, sur la place Monge ou la Grand’place
de Boulogne, deux places bruyantes, le bruit n’est pas
évoqué pour caractériser les places.
L’aménagement urbain : L’aménagement est une dimen-
sion majeure du confort surtout en relation avec la qualité
de l’assise des bancs et la possibilité de s’assoir. Nous
retrouvons ces résultats dans l’enquête de terrain où
les attentes exprimées sont fréquentes concernant les
bancs. En revanche, l’absence de bancs ne caractérise
pas la représentation de l’inconfort qui est structurée
par le bruit.
Relation sociales : Dans la représentation d’une place,
15,5% évoquent les rencontres ; 14,5%, la foule, 11% l’ani-
mation, 10% le monde, 9% la convivialité. La catégorie
thématique «sociabilité» qui en découle est importante.
En revanche, dès lors que l’on parle d’une place conforta-
ble, les éléments de sociabilité ne sont plus aussi impor-
tants ; 7,5% invoquent la convivialité et 5,5% l’animation.
La foule est un élément d’inconfort pour 10,5%. La dimen-
sion du confort n’est pas directement liée au sentiment
de confort dans cet espace public. In situ, seuls 7,1% des
sujets interrogés à Boulogne décrivent la place comme
«vivante», «animée», «conviviale». La place Monge est
considérée comme «vivante» par 21,4%, «animée» par
14,5% et «le monde» est évoqué par 7%.
La pollution : La pollution est évoquée pour décrire une
place inconfortable, mais lors de l’enquête de terrain, le
terme de pollution ne revient pas pour décrire les deux
places investiguées.
Les odeurs : Les odeurs ne sont évoquées que de façon
négative. Seuls 7,5% des sujets les mentionnent dans la
représentation d’une place inconfortable.
L’éclairage : La luminosité a été évoquée par 13,5 %
des sujets et l’ensoleillement par 8,5% pour décrire la
représentation qu’ils se font d’une place. Seuls 7,5%
évoquent le terme sombre pour décrire leur représen-
tation de l’inconfort sur une place. Le poids de l’éclai -
rage est donc faible dans les dimensions de confort
et d’inconfort sur une place et il est nul dans l’évalua-
tion des places.
La gêne aérothermique : La dimension aérothermique
n’est pas exclusivement négative. Ainsi, 22% des sujets
évoquent le soleil comme un élément de confort sur une
place et 8,5% le terme ensoleillé. Le vent est un élément
d’inconfort pour 7,5% et de façon plus globale, 9% souli-
gnent des éléments qui caractérisent l’ambiance thermi-
que et climatique comme des sources d’inconfort.
L’appréciation esthétique : Cette catégorie n’est pas très
fréquemment citée. Seul 1% des sujets l’évoquent dans
leur représentation d’une place en général et 9,5% des
sujets trouvent la Grand’place de Boulogne « jolie ».
Synthèse de l’évaluation multicritères des deux
places et élaboration de critères
Les critères choisis pour chacune des dimensions envi-
sagées permettent une évaluation du jugement porté sur
chacune des places. Le tableau présenté figure 14 illus-
tre une notation possible pour chacun des critères. Cette
notation simpliste permet une première appréhension de
différents aspects constitutifs de l’ambiance d’une place
et de la perception des usagers de cet espace.
Fig. 14 : Évaluation des places expérimentées
selon une méthode proposée
Fig. 15 : Graphique radar de l’évaluation
des places expérimentées
Conclusion
Cette étude pluridisciplinaire, élaborée dans le but d’appré-
hender de manière globale la perception d’un espace urbain,
nous a permis d’arriver aux conclusions suivantes :
- Nous notons l’importance de la variabilité temporelle et
donc la nécessité d’envisager des mesures simultanées
(mesures physiques et évaluations psycho-sociales) ;
- la difficulté de se limiter à un indicateur par discipline.
Mais la notation en trois niveaux élaborée permet une plus
grande souplesse dans l’évaluation ;
- la difficulté de mise en œuvre d’un travail pluridiscipli-
naire, malgré la légitimité d’une telle démarche.
Références bibliographiques
[1] Crunelle M. « L’odeur des villes, 100 témoignages sélectionnés par Marc
Crunelle », Presses Universitaires de Bruxelles, coll. « Connaissances sensibles
de l’espace », Bruxelles, 42 p. (2002)
[2] Marchand D., Weiss K. « Représentations sociales du confort dans le
train: vers une conceptualisation de la notion de confort social. » Cahiers
Internationaux de Psychologie Sociale n° 84, pp. 107-124, (2009)
Bruit
Aérothermique
Aménagement
urbain
Esthétique
Odeurs
Place Monge
Grand Place
Qualité de
l’air
Eclairage
Interraction
sociale