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Acoustique active et acoustique passive : Approches complémentaires ou opposées ?
La Grande Salle du Vendespace
de la Roche sur Yon (85)
Cette salle fait partie d’un ensemble actuellement en
cours de construction à La Roche sur Yon, comportant
des locaux de sport et de spectacle. Compte tenu de la
large palette d’événement susceptibles de se dérouler
dans la grande salle, pouvant aller de la compétition spor-
tive au concert symphonique en passant par l’opéra et les
concerts de variétés, les concepteurs (architecte : Atelier
Chemetov, scénographe : ACORA, et acousticien : Peutz &
Associés) ont cherché à réduire la durée de réverbération
de la salle au moyen d’un traitement absorbant, et opté
pour un système électro-acoustique visant d’une part, à
améliorer l’intelligibilité des messages de parole prove-
nant, par exemple, d’un animateur sportif ou d’un acteur,
et d’autre part, à créer des réflexions sonores provenant
du plafond et des parois. Dans ce dernier cas, une diffi-
culté provenait du fait que selon le type de spectacle, la
configuration de la salle (et en particulier la disposition de
l’espace scénique vis-à-vis de l’audience) était différente.
Il a donc été nécessaire de recréer des parois virtuelles
autour de l’audience, mais aussi des musiciens.
Fig. 2 : Image de synthèse de la Grande Salle
du Vendespace en configuration «sports»
(document Conseil Général de Vendée)
Après une consultation au cours de laquelle différents four-
nisseurs ont été invités à proposer une réponse techni-
que (incluant l’assistance sur site !) et financière, le choix
s’est porté sur le système Constellation de la société
Meyer Acoustics [4].
La Tonhalle de Düsseldorf (Allemagne)
Le planétarium de Düsseldorf a été transformé en 1978
en salle de concert symphonique, car présentant un
grand volume et situé à l’emplacement d’une ancienne
salle de concert.
Cependant, la géométrie de cette salle hémisphérique
donnait lieu à des échos catastrophiques. A l’occasion d’une
importante opération de rénovation portant notamment sur
le désamiantage des structures, menée dans cette salle
avec Peutz & Associés, acousticien maître d’œuvre, des
traitements absorbants ont été appliqués sur l’enveloppe
pour éliminer ces échos, et un système électro-acoustique
destiné à optimiser la valeur de la durée de réverbération
dans la salle en fonction de son occupation, tout en ajou-
tant des réflexions latérales pour une meilleure sensation
d’enveloppement, a été mis en œuvre [7].
Fig. 3 : La TonHalle de Düsseldorf (document Peutz)
L’Espace de Projection de l’IRCAM à Paris
L’Espace de Projection de l’IRCAM est une salle expé-
rimentale, qui ne comporte pas de dispositif d’acousti-
que assistée. En revanche, il est doté de parois et de
plafonds comportant des éléments prismatiques d’as-
pect variable. À ce titre, une brève description mérite de
figurer ici comme comparaison par rapport à des équi-
pements dont la variabilité ne repose que sur des dispo-
sitifs électro-acoustiques.
L’objet de la construction de cette salle était de mettre à
disposition de l’Institut de Recherche et de Coordination
Acoustique Musique (IRCAM), un outil d’expérimenta-
tion utilisable par les musiciens et le public, permettant
notamment d’y faire varier la durée de réverbération et
les réflexions sur l’enveloppe de la salle.
Cette salle, dont l’acousticien maître d’oeuvre était Peutz &
Associés, est dotée d’un plafond en trois parties, chacune
à hauteur variable entre 1,5 m et 10,5 m. Des rideaux
métalliques permettent de fermer le plenum de plafond
et donc de réduire le volume de salle. Il s’agit donc d’un
système scénique complexe, nécessitant des contrepoids
et de nombreuses sécurités.
Les parois et les plafonds sont composés d’éléments pris-
matiques qui peuvent présenter un aspect réfléchissant,
absorbant, ou diffusant, et être sélectionnés individuel-
lement. La maîtrise de cette sélection, qui s’effectuait
manuellement lors de la mise en service de l’installation,
est là encore complexe pour l’utilisateur.
La durée de réverbération dans la salle peut varier entre
1,1 s et 4,0 s en fonction des configurations choisies.
Fig. 4 : Axonométrie de l’Espace de Projection
de l’IRCAM (document RPBW)