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Apport des réseaux de neurones dans le maillage spatial des paysages sonores urbains
La seconde zone (rouge) concerne le boulevard Joseph
Kessel, depuis le lieu 19 et la rue de Bercy. Elle regroupe
les enregistrements dans lesquels se trouvent des niveaux
sonores élevés (figures 3a et 3b) avec un temps de présence
des véhicules légers important (figure 3c). Il est intéressant
à noter qu’une petite rue comme la rue de l’épée de bois
(lieux 47 à 50) a été répartie dans 3 classes différentes. Il
semble donc que la caractérisation sonore d’une petite rue
n’est pas simple. Le nombre de mesures dans cette rue
n’est peut-être pas suffisant pour que celle-ci soit codée
par un neurone de la carte de Kohonen.
La troisième zone (bleu) réunit les lieux de la rue piétonne
et commerçante. Elle est caractérisée par forte présence
des voix et des activités diverses (figure 3g et 3i).
Enfin, la quatrième zone (orange) demande une atten-
tion particulière. Les lieux 13 à 18 (neurones 6 et 12)
sont regroupés dans cette zone et caractérisent la tran-
sition entre le parc et le boulevard. Les lieux 30, 33,
34 et 36 (neurones 5 et 6) sont également situés dans
cette zone. Ils correspondent à un carrefour avec des
feux de signalisation où le flux de véhicules n’est pas
continu. Le point de mesure 50 appartient aussi à cette
quatrième zone. Il correspond à l’angle entre la rue circu-
lée de l’épée de bois et la rue piétonne Mouffetard. Nous
avons déjà mentionné que ces neurones sont caractéri-
sés par un grand nombre de sources différentes. Il peut
être noté que les lieux 23 et 24 qui correspondent à un
feu de signalisation sur le boulevard sont associés à la
troisième zone (rouge) et non pas avec cette dernière
zone, dite de «transition», bien que le flux de véhicules
n’y soit pas continu. Il semble donc que même si le flux
de véhicule s’arrête au feu tricolore le long de la route,
cela n’est pas suffisant d’un point de vue acoustique pour
appartenir à une zone de transition.
Une analyse spatiale montre que la transition acoustique
entre le parc et le boulevard s’étend sur une cinquantaine
de mètres. En ce qui concerne le carrefour, cette transition
semble également s’étaler sur une cinquantaine de mètres.
Par conséquent, ce n’est qu’à 25 mètres de part et d’autre
du carrefour ou des limites du parc que le paysage sonore
semble se stabiliser dans une catégorie plus typée. Ce résul-
tat est important car il ne correspond pas avec la distance
de transition visuelle, qui elle est bien plus courte.
Fig. 3 : Poids des neurones pour différentes variables, avec l’échelle de couleur