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Effets des vibrations sur l’Homme. Conséquences des vibrations sur le corps complet et le système main-bras
Sur les postes de travail où le salarié est assis, on veillera
particulièrement à son siège (adapté, bien réglé, entre-
tenu…). Sur des engins de chantiers, la plupart des sièges
installés à l’origine amplifient les vibrations ! Il est donc
important de pouvoir conseiller un choix de sièges le mieux
adapté au poste de conduite. Le changement du siège ne
se fera pas à « la légère » ; on veillera particulièrement
à sa bonne implantation permettant de conserver une
posture correcte. Cela impose de ne pas retenir et d’éli-
miner les modèles dont les caractéristiques mécaniques
et dynamiques ne permettent pas de réduire le risque.
En cas de mauvais choix, on pourrait amplifier le risque
avec un siège équipé d’une suspension par rapport à une
simple sellerie. Dans certaines situations, on conseillera
des équipements supplémentaires, tels que l’amortisse-
ment variable, la rotation d’assise, la suspension longitu-
dinale, transversale…
De plus les conducteurs sont rarement informés des régla-
ges nécessaires pour obtenir une protection acceptable,
cette information pourtant importante n’est pas inscrite
lors de l’obtention des CACES (Certificat d’aptitude à la
conduite en sécurité). Elle peut se faire en complément,
dans l’entreprise par un hygiéniste compétant sensibilisé
à la problématique « Vibrations ».
Des conseils complémentaires peuvent apporter une
amélioration comme un bon entretien des sols, une
vitesse adaptée ou une maintenance correcte du véhi -
cule; ces actions contribueront aussi à la réduction
des vibrations.
Lors d’un achat, on choisira de préférence des véhicules
équipés de cabines suspendues, Si pour les tracteurs
routiers, cette option semble acquise, la suspension appe-
lée « Basses fréquences » équipe fréquemment le maté-
riel, il est plus rare de la trouver en agriculture où seuls
quelques constructeurs la proposent. Dans le domaine du
matériel lourd de travaux publics et de la manutention, les
engins n’en sont pas encore équipés. Dans ces types d’ac-
tivités, les constructeurs affichent des cabines suspendues
ou anti-vibratiles qui s’avèrent être simplement montées
sur des plots en caoutchouc, suffisants pour atténuer les
bruits du moteur, mais inadaptées pour filtrer les basses
fréquences créant les problèmes de lombalgie.
Avec les machines portatives, les actions de prévention se
feront plutôt avec le choix de machines mieux adaptées.
On choisira en préférence les machines traitées contre
les vibrations dés la conception car il n’est guère possi-
ble d’apporter des solutions a posteriori. Depuis la publi-
cation de la directive « Machines », les fabricants d’outils
portatifs prennent mieux en compte ce risque, de plus en
plus de matériels sont proposés avec des équipements
inclus dès la conception, mais leurs efficacités anti-vibra-
tiles restent encore à valider.
Toutefois quelques solutions de prévention peuvent être
mises en œuvre facilement dans les entreprises :
- Les fournisseurs proposent quelques poignées anti-vi-
bratiles qui peuvent être montées sur des meuleuses
en remplacement de la poignée auxiliaire, à laquelle on
pourra joindre aussi un équipement anti-balourd monté
sur l’axe de fixation.
- Des pauses vibratoires et des rotations de poste
peuvent être conseillées pour les salariés fortement
exposés.
- Les machines seront si possible accrochées sur une
potence avec équilibreur afin de réduire les efforts de
portage.
- L’entretien de la machine est aussi indispensable, on
affutera les outils de coupe, les burins, on évitera les
disques de tronçonnage ou de meulage trop usés ou
déséquilibrés…
- Les salariés seront informés de la bonne utilisation de
la machine, par exemple il est inutile d’exercer une pres-
sion importante sur les poignées d’un brise-béton anti-vi -
bratile, de même il n’est pas nécessaire d’appliquer une
force de préhension conséquente sur une machine qui
ne nécessite qu’un simple guidage.
Des fabricants proposent des gants de protection munis
de bourrelets anti-vibratiles qui sont censés limiter les
vibrations transmises aux mains. Une norme d’essai
existe. Elle montre que, le gain apporté par cet équipe-
ment de protection n’est pas avéré, sauf pour les vibra-
tions de hautes fréquences. De plus cet équipement
réduit fortement la dextérité et gêne le salarié lorsqu’il
doit effectuer une tâche de précision.
De manière générale, on sensibilisera les acheteurs
dans les entreprises. Ils veilleront à préciser lors de la
rédaction du cahier des charges pour l’achat d’un équi -
pement neuf, que la mise à disposition d’un matériel doit
respecter le cadre des décrets « Vibrations » de 2005.
La machine fournie n’exposera pas le salarié au-delà des
valeurs réglementaires pour l’usage prescrit. Au besoin,
une vérification métrologique pourra se faire au poste
de travail à la livraison de la machine.
Références bibliographiques
[1] INRS, Vibrations et mal de dos. Edition INRS ED 6018. Février 2008 - ISBN
978-2-7389-1589-4.
[2] Malchaire J., Piette A., Cock N., Ministère fédéral de l’emploi et du travail,
Vibrations Main-Bras, stratégie d’évaluation et de prévention des risques. Dépôt
légal D/1998/1205/70.
[3] Norme ISO 2631-1 Mechanical vibration and shock. Evaluation of human
exposure to whole-body vibration. Part 1: General requirement. ISO Mai 1997.
[4] Norme NF EN ISO 5349-1. Mesurage et évaluation de l’exposition des
individus aux vibrations transmises par la main - Partie 1 : Exigences générales.
AFNOR Avril 2002.
[5] Norme NF EN ISO 5349-2. Mesurage et évaluation de l’exposition des
individus aux vibrations transmises par la main - Partie 2 guide pratique pour le
mesurage sur le lieu de travail. AFNOR Décembre 2001.
[6] Directive européenne 2006/42/CE du 17 mai 2006 relative aux machines
et remplaçant la directive 98/37/CE, elle-même ayant remplacée la directive
89/392/CEE
[7] Directive européenne 2002/44/CE 25 juin 2002 concernant les prescriptions
minimales de sécurité et de santé relatives à l’exposition des travailleurs aux
risques dus aux agents physiques.
[8] Décret n° 2008-1156 du 7 novembre 2008 relatif aux équipements de travail et
aux équipements de protection individuelle. Version consolidée au 29 décembre 2009
[9] Décret n°2005-746 du 4 juillet 2005 relatif aux prescriptions de sécurité
et santé applicable en cas d’exposition des travailleurs aux risques dus aux
vibrations mécaniques et modifiant le code du travail.
[10] Arrêté du 6 juillet 2005 pris pour l’application des articles R. 231-118, R.
231-120 et R. 231-121 du code du travail.
[11] Arrêté du 4 mai 2007 déterminant les catégories d’équipements de travail
susceptibles de ne pas permettre de respecter les valeurs limites d’expositions
fixées au I de l’article R. 231-119 du code du travail.