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Effets des vibrations sur l’Homme. Conséquences des vibrations sur le corps complet et le système main-bras
Directives européennes
La directive « Machines » 98/37/CE, demande aux fabri -
cants de concevoir les machines afin que les vibrations
soient émises au plus bas niveau possible. Ils doivent
déclarer dans la notice technique l’émission vibratoire,
si elle dépasse 2,5 m/s² pour le main-bras et 0,5 m/ s²
pour l ’ensemble du corps. Si ce n’est pas le cas, ils
doivent l ’indiquer. Cette exigence existait déjà dans
les mêmes termes dans la version d’origine 89/392/
CEE applicable dès 1995.De plus, les machines mobiles
doivent être équipées d’un siège efficace pour réduire
les vibrations.
Le décret 2008-1156 du 7 novembre 2008, applicable
le 29 décembre 2009 officialise la nouvelle version de la
directive « Machines » 2006/42/CE. En ce qui concerne
les vibrations, il reprend l’ensemble de la réglementa-
tion précédente, en intégrant l’obligation pour les fabri-
cants d’informer les utilisateurs par rapport aux risques
résiduels. L’aspect mesurage est aussi complété par une
information sur les incertitudes de mesure.
La directive « Vibrations » 2002/44/CE concerne plus
précisément la protection des salariés à leur poste de
travail. Elle est transcrite en droit français par décrets
depuis juillet 2005, (décrets 2005-746 et 748) qui sont
applicables depuis cette date. Ils demandent en parti-
culier aux entreprises d’évaluer le risque vibratoire aux
postes de travail.
Cela concerne les salariés utilisant des machines porta-
tives ou travaillant sur des machines mobiles ou fixes.
Ils précisent les valeurs d’action et limites d’exposition
aux vibrations et sont complétés par des arrêtés préci -
sant depuis 2007, quelles sont les machines qui béné-
ficieront d’une dérogation d’application jusqu’en juillet
2010. Au-delà de cette date, les machines ou poste
de travail mis à disposition des salariés devront être
conformes.
Il s’agit ici de valeurs d’exposition obtenues par calcul
tenant compte de l’émission vibratoire et de la durée
d’utilisation de la (ou des) machine(s). La valeur obte-
nue par calcul A(8) est équivalente à l’exposition vibra-
toire pendant 8 heures de travail. Ce sont des études
épidémiologiques et des études de terrain qui ont servi
à définir comme valeurs d’action 0,5 m/s² pour l’ensem-
ble du corps et 2,5 m/s² pour le main-bras. En deçà de
ces valeurs, il n’y a pas de risque avéré pour la santé
du salarié. Au-delà des valeurs d’action, chaque salarié
entre dans le cadre de la Surveillance Médicale Renforcée
(SMR), le médecin du travail est informé de la situation
et surveille les salariés exposés, il observera les postes
similaires à celui qui a été évalué, des actions de préven-
tions sont mises en place et doivent aboutir à ramener
cette valeur au plus bas niveau possible.
Des valeurs limites sont définies 1,15 m/s² pour l’ensem-
ble du corps et 5 m/s² pour l’ensemble main-bras. Les
salariés ne doivent pas être exposés au-delà de la valeur
limite. Si c’est le cas, l’employeur doit mettre en œuvre
tous les moyens disponibles pour revenir en dessous de
cette valeur limite (figure 4).
Fig. 4 : Valeurs d’action et limite définies dans
les décrets de juillet 2005
Enfin, rappelons l’existence d’une directive de 1978 qui
demande d’équiper les tracteurs agricoles neufs, avec
des sièges suspendus homologués. Cette réglementation
décrit les conditions d’essais et d’homologation. Il n’y a
pas d’équivalent pour les autres secteurs d’activités indus-
trielles, de manutention ou de travaux publics.
Métrologie
La réglementation en vigueur demande aux employeurs
d’évaluer le risque. Cette évaluation peut s’effectuer à
partir des informations fournies par les constructeurs de
machines, mais l’absence de code d’essai pour certai -
nes catégories de matériels ouvre la porte à une décla-
ration minimaliste de l’émission vibratoire non représen-
tative de la réalité. De plus, certains codes d’essais ne
sont pas très réalistes et ne peuvent l’être compte tenu
d’utilisations très variées des machines. Cette méthode
peut présenter l’inconvénient de sous-évaluer le risque
et ainsi d’ignorer les problèmes.
Une autre possibilité d’évaluation est offerte en utilisant
les bases de données institutionnelles (comme le dossier
« mal de dos et vibrations » placé dans le site web de
l’INRS ou le Guide de bonnes pratiques du même nom
de cet Institut…). Ces bases ont été relevées in situ à
partir de données représentatives et offrent en général
aux préventeurs le choix entre plusieurs valeurs à choi -
sir en fonction des différentes conditions d’utilisation
de la machine. Il est préférable de les employer pour
déterminer dans un premier temps les situations les plus
pénalisantes qui seront ensuite étudiées plus finement
par une approche métrologique classique.
Plusieurs fabricants et revendeurs de matériel de mesures
proposent des vibromètres voire des dosimètres (01 dB,
Metravib, Arelco, Brüel & Kjaer, Svantek …). Ils sont dédiés
spécifiquement à l’évaluation du risque vibratoire.
Ces appareils sont destinés aux préventeurs et hygiénis-
tes qui désirent connaître précisément le risque vibra-
toire aux postes de travail. Ces équipements de mesu-
res sont munis d’un accéléromètre triaxial qui est placé
dans une interface de mesures sous le postérieur du
conducteur pour évaluer la vibration transmise au corps
entier. Pour les machines portatives, un support monté
sur une bride munie d’un collier de serrage permet de
fixer le capteur sur les poignées de l’outil au plus prés
des mains de l ’opérateur. Le choix du capteur, dans
ce cas, se fera en fonction du niveau d’émission de la