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TECHNOLOGIES
Installation du nouveau système de
diffusion holophonique Wave Field
Synthesis (WFS) à l’IRCAM
Un système de diffusion sonore «holo-
phonique» rendant égales pour tous
les auditeurs les conditions d’écoute,
quelle que soit leur place dans la
salle, équipe désormais l’Espace de
projection de l’IRCAM. Le Wave Field
Synthesis (WFS), ou Synthèse de front
d’ondes, projette dans l’espace des
«hologrammes sonores» ou sources
virtuelles, donnant l’impression que
c’est d’elles, et non des hauts-parleurs,
qu’émane le son.
La technologie est basée sur le principe
de Huygens, découvert en 1678, de
reproduction de front d’ondes. Grâce à
des outils mathématiques développés
en 1988 à l’université de Delft (Pays-
Bas), les fronts d’ondes ou «images»
sonores peuvent être reconstruits dans
l’espace à partir d’ondes élémentai-
res activées à des moments précis
par ordinateur.
Dans la configuration mise en place dans
l’Espace de projection de l’Ircam, une
salle à l’acoustique hautement modu-
lable, 128 hauts-parleurs pilotés par
un réseau de processeurs créent des
«hologrammes» sur un espace scénique
situé devant des spectateur. La WFS
n’est pas un simple système d’amplifi-
cation, elle permet aussi de créer de
toutes pièces une source sonore rayon-
nant dans l’espace. Ce système offre
de nouvelles propriétés perceptives
qui résultent notamment de la possi-
bilité d’interagir avec la salle comme
avec un instrument, par exemple, en
«jouant» avec son écho naturel.
L’Ircam a travaillé à la mise au point de
WFS en collaboration avec la société
suisse Sonic Emotion avec le soutien du
CNRS et de la région Ile de France.
IRCAM
Espace de projection
1, place Igor Stravinsky
75004 Paris
Tél. : 01 44 78 48 43 ou 01 44 78 15 45
Fax : 01 44 78 15 40
Une équipe chinoise
met au point le «film acoustique»
Une équipe de chercheurs de Pékin
(Chine) a envoyé un courant électrique
audiofréquence au travers d’un film
alignant un grand nombre de nanotu-
bes de carbone d’une épaisseur de 10
nanomètres et celui-ci a réagi comme
un haut-parleur.
L’origine de ce phénomène a pu être
attribuée à un effet thermo-acousti-
que. En effet, quand un courant alter-
natif traverse le film, sa température
oscille brutalement entre la tempéra-
ture ambiante et 80°centigrades. Ces
variations de température provoquent
des variations de pression induites par
la chaleur et se sont elles qui produisent
du son plutôt qu’un mouvement du film
de nanotubes lui-même.
L’intérêt majeur de ces films est qu’ils
peuvent être étirés ou pliés dans les
formes les plus complexes tout en
conservant leur propriétés acoustiques.
A leur étirement maximal, ces feuilles
deviennent transparentes, ce qui permet-
trait de les fixer sur un écran LCD à la
place des haut-parleurs classiques.
Le seul défaut de ce haut-parleur à
nanotubes est qu’il produit une certaine
distorsion sonore, due au rapide change-
ment de température des nanotubes de
carbone lorsque le voltage s’arrête. Ces
compressions/dépressions se produi-
sent à une fréquence double de celle du
voltage analogique entrant, créant ainsi
un son «aigrelet». L’équipe de chercheurs
essaie de contourner le problème grâce
à un amplificateur audio unipolaire mis
au point dans leur laboratoire.
On peut écouter une démonstration sur
le site communautaire : You tube (carbon
nanotube speaker).
Pour en savoir plus :
Tsinghua University
Professor Shoushan Fan
Department of Physics and Tsinghua-Foxconn
Nanotechnology Research Center
Beijing, China
Tel. : 8610-62796018
Fax : 8610-62792457
Email: fss-dmp@mail.tsinghua.edu.cn
Des capteurs acoustiques pour
évaluer l’usure du combustible
dans les centrales nucléaires
Au cours de l’irradiation du combustible
dans une centrale nucléaire, il se crée
des gaz radioactifs qui augmentent la
pression à l’intérieur du tube hermé-
tique qui le contient. Mesurer cette
pression est crucial car elle caracté-
rise l’état d’avancement de réaction
nucléaire et donc le degré d’usure du
combustible à base d’uranium.
Actuellement, cettemesure s’avère longue
et fastidieuse et coûte entre 150 et 200
000 euros. Les travaux de l’équipe «Micro
Rhéo Acoustique» (Mira) de l’Institut de
l’électronique du Sud (IES) de l’Université
de Montpellier II risquent de changer la
donne. Les chercheurs ont mis au point
une technique qui permet d’effectuer les
mesures demanière non destructive et in
situ. Cette technologie est basée sur des
capteurs acoustiques. En fait, il s’agit un
petit boîtier de 2 cm x 2 cm, doté d’une
partie cylindrique qui se pose à l’exté-
rieur du crayon. C’est cette dernière qui
contient le fameux capteur acoustique.
Celui-ci émet une onde sonore qui met en
mouvement le gaz contenu dans le crayon.
Un traitement du signal adéquat analyse
ensuite la vitesse de propagation et l’am-
plitude des ondes. Les premiers essais
in situ ont été effectués l’an passé et les
résultats se sont avérés concordants
avec les premières mesures effectuées
en laboratoire.
L’étape de pré-industrialisation devrait
être effectuée cette année en fonction
de la disponibilité des partenaires du
projet et notamment EDF.
Des informations sur cette recherche
peuvent être trouvées auprès de :
Jean-Yves Ferrandis
Institut d’électronique du Sud (IES)
Université de Montpellier II
E-mail : jean-yves.ferrandis@ies.univ-montp2.fr