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Actual i tés
Acoustique
&
Techniques n° 49
BÂTIMENT
de fond, qui masque ordinairement le son
reçu loin de la scène, tout en préservant
les hautes fréquences de la voix des
acteurs ou des chanteurs.
Il y a quelque temps, Declercq avait déjà
montré que les marches en escalier d’une
pyramide maya au Mexique peuvent
transformer un clappement de main en
un chant émis par un oiseau local.
Toutefois, les chercheurs soulignent que
la présence de spectateurs assis modifie
cet effet acoustique de manière bien plus
difficilement prévisible. En effet, chaque
personne présente ayant une silhouette
différente, elle répercute les ondes
sonores de façon non-homogène.
Même si beaucoup de théâtres modernes
utilisent des haut-parleurs pour améliorer
l’acoustique, Declercq affirme pour
conclure que l’idée n’est pas à négliger
dans certains cas : “Pour les stades ou
les théâtres en plein air, le juste choix de
la périodicité des sièges et gradins peut
avoir de l’importance”.
Contact : Nico Declercq
Georgia Tech Lorraine
57000 Metz
E-mail: nico.declercq@me.gatech.edu
L’extension de la mairie de
Marseille récompensée par un prix
d’architecture
Comment faire accepter un bâtiment qui
n’a pas de façade? L’architecte Franck
Hammoutène a répondu élégamment
à cette question pour l’extension de
l’Hôtel de ville de Marseille en créant
une esplanade et un jardin entre le Vieux
port et l’Hôtel Dieu dans le quartier
Bargemon.
Ce nouvel espace public ainsi que
les équipements institutionnels qui
l’accompagnent ont été récompensés en
octobre dernier par le prix de l’Equerre
d’argent décerné par le jury international
des prix d’architecture du «Moniteur». Ce
trophée lui a été remis par le ministre de
la culture lors d’une cérémonie officielle,
le 29 janvier dernier.
Un projet élégant avec une isolation
acoustique soignée
Il s’agissait au départ de regrouper les
services municipaux qui étaient dispersés
dans plusieurs bâtiments afin d’assurer
le bon fonctionnement de la collectivité
et notamment, une réelle capacité
d’accueil et d’information du public. Sans
oublier l’aménagement d’une Salle des
délibérations plus conforme au statut de
la deuxième ville de France…
C’est en 1999 que la ville de Marseille
lance l’appel à candidatures. Franck
Hammoutère décroche le prix. Son
projet est de se réapproprier cet
«invraisemblable délaissé urbain de deux
hectares entre Vieux-Port, Hôtel-Dieu et
colline du Panier» en insérant la totalité
des ouvrages sous un parvis de granit
qui permettra aux Marseillais de renouer
avec une perspective urbaine vers le
Vieux Port et Notre Dame de la Garde.
Cette extension insoupçonnable de l’hôtel
de ville de Marseille se glisse sous deux
esplanades minérales en gradins qui
digèrent ainsi un dénivelé de dix mètres
entre l’Hôtel-Dieu et le Vieux Port :
- L’esplanade Jules Verne dont le patio
circulaire éclaire les bureaux en sous-
sol ;
- L’esplanade Bergamon qui permet
d’accéder à la rue intérieure qui sert
également d’espace muséal et à la Salle
des Délibérations.
En haut :
26 oliviers en pots symbolisent les 26 siècles de la ville. Photo : Frédéric Lenne.
En bas :
La salle des délibérations. Photo : Luc Boegly.