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Spécial “ bruits de chantier ”
Acoustique
&
Techniques n° 46-47
mais de façon différente en fonction des bâtiments. Qualitel
qui travaillait déjà sur le logement collectif social a repris la
formule HQE
®
et a sorti avec CERQUAL
®
, la certification
«Habitat et Environnement».
Par ailleurs, l’association HQE
®
a travaillé avec le CSTB sur
les bâtiments tertiaires avec des études pilotes financées par
l’ADEME. Ceci a permis de déboucher sur une certification pour
les bureaux et pour les locaux d’enseignement, et elle travaille
actuellement sur les hôtels, les commerces, les bâtiments
sportifs (il exista déjà des piscines HQE
®
mais elles ne sont
pas encore certifiées)…
La certification «Habitat & Environnement» existe depuis 2003
et la démarche HQE
®
depuis février 2005.
Certifier un bâtiment HQE, sur tout le cycle de vie du bâtiment,
est quasiment mission impossible. Par rapport aux Anglais, on
laisse aux maîtres d’ouvrage la possibilité de choisir le profil
environnemental le mieux adapté à leur projet, qu’il soit tiré de
la certification CERQUAL ou de la démarche HQE
®
.
Dans les pays anglo-saxons, pour obtenir une certification, il
faut avoir un certain nombre de bonnes notes. On donne une
pondération pour chaque critère et on fait la moyenne. On
délivre alors des médailles (or, argent ou platine). En France, on
a tenu à ce que le management de l’opérateur soit intégré dans
la certification et que le choix constructif du maître d’ouvrage
soit justifié pour hiérarchiser les enjeux environnementaux du
bâtiment. C’est cette différence qui entraîne un système plus
complexe que celui des Anglo-saxons.
Comment une démarche HQE
®
se distingue
d’une étude d’impact sur l’environnement ?
La différence principale est que, pour les maîtres d’œuvre,
les études d’impact sont des contraintes à gérer et qu’il faut
les faire pour faire passer le projet. Elles ont donc un vécu
assez négatif voire défensif. On fait ce qu’il faut pour ne pas
être ennuyé mais a minima.
La réglementation sur les études d’impact pour la protection
de l’environnement demandait que les préoccupations
environnementales soient intégrées par le maître d’ouvrage.
Ces études sont faites à la va-vite en fin de projet. C’est là que
réside l’erreur : on ne profite pas de l’occasion pour améliorer
le projet, ce qui fait que l’étude d’impact coûte cher sans aucun
bénéfice et comme elle est faite a minima, personne vous en
sait gré et cela ne valorise pas le chantier.
Par contre, la démarche HQE a fait tout basculer :
l’environnement devient une des qualités intrinsèques du
projet, donc ce n’est plus une étude marginale mais une des
plus importantes du projet. La démarche devient volontaire.
C’est celle qui va donner de la plus-value au projet.
Cette différence est fondamentale.
Ces démarches sont des pratiques de développement durable
car on intègre l’environnement dans la chaîne même, surtout,
si son projet a d’autres objectifs. En effet, on ne construit pas
une maison pour l’environnement mais parce qu’on a besoin
de se loger ou encore, on ne construit pas une route pour
l’environnement mais parce qu’on a besoin de mobilité.
Les bruits de chantier dans la démarche HQE
®
Les chantiers nous sont indispensables pour construire des
logements ou pour améliorer le parc immobilier existant.
On a un constant besoin de travaux et donc il faut que les
chantiers aient bonne presse. Parmi les objectifs décrits dans
la démarche HQE
®
, il y a les chantiers à faibles nuisances qui
comprennent, bien entendu, les nuisances sonores.
Il faut arriver à ce que les travaux soient bien perçus et que les
riverains n’en attendent que des améliorations. Tous les travaux
ne sont pas durables mais la durabilité a besoin de travaux. Les
travaux créent des exigences pour les usagers et surtout pour
les personnes ou les riverains qui sont les plus sensibles. En
effet, il faut savoir que contrairement à la thermique qui reste
abstraite, le bruit est ressenti immédiatement. Les oreilles
mais aussi les yeux et le nez réagissent tout de suite à leur
environnement. L’image et l’acceptation du chantier vont
passer par ces 3 sens. C’est pourquoi, il faut impérativement
les prendre en compte et faire en sorte que cette réaction
normale du public soit une occasion de dialogue entre les
maîtres d’ouvrage, les équipes et les riverains. Il faut maîtriser
les bruits voire les réduire, communiquer avec les riverains
et les écouter, ne pas arriver avec un projet «bétonné» mais
savoir être un peu plus malléable.
Si nous voulons le développement durable, il faut abandonner
une attitude frileuse pour devenir offensifs et progresser dans
notre savoir-faire.
n
La certification environnementale et la démarche HQE®