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Spécial “10
e
anniversaire”
Acoustique
&
Techniques n° 42-43
Progrès des processus de développement
Le confort acoustique est une prestation de plus en plus
importante pour le client. S’il ne fait pas encore partie, dans
la plupart des cas, des motifs d’achats, il intervient dans
l’appréciation de leur véhicule par les clients, exprimée
dans les enquêtes que les constructeurs mènent quelques
mois après l’achat.
L’acoustique, autrefois secondaire devant l’agrément
de conduite ou la tenue de route de la voiture, fait donc
maintenant partiedesprestationsguidant ledéveloppement
depuis les premières idées jusqu’à la sortie série. Des
spécialistes acousticiens sont désormais impliqués dès le
départ dans les équipes projets ; ils assurent l’interface
entre les différents corps de métier en s’assurant que
les choix pris par l’équipe projet permettront l’atteinte
d’un bon niveau de confort. Ils expliquent également
aux développeurs les conséquences, sur le bruit, des
solutions envisagées, afin que ceux-ci intègrent l’habitude
d’envisager eux-mêmes ces conséquences, et qu’ils
dessinent les pièces de la meilleure façon possible. Ceci
permet de réduire le recours aux solutions d’amélioration
du véhicule en toute fin de projet, lorsque le système est
presque figé, solutions qui sont peu efficaces et chères.
Un autre élément fondamental du processus de
développement est le déploiement des cahiers des
charges, qui consiste à distribuer les efforts permettant
une bonne prestation acoustique aux différents éléments
du véhicule. Par exemple, pour le bruit moteur, dans un
premier niveau de déploiement, le groupe motopropulseur
et la caisse doivent atteindre leurs propres objectifs ;
puis cette démarche se décline aux différents organes du
groupe motopropulseur, etc. L’objectif de ce déploiement
est d’atteindre le meilleur niveau de prestation au moindre
coût, en recherchant l’optimum global du système.
Cette méthode n’est pas nouvelle ; mais les progrès
dans la connaissance des phénomènes physiques et les
techniques de modélisation ont renforcé son efficacité.
Enfin, on cherche de plus en plus à tester la conformité des
différents organes du véhicule sur des bancs spécifiques,
ce qui permet d’améliorer ces organes avant même de
pouvoir disposer d’un prototype complet. Ceci a entraîné
une forte amélioration des moyens d’essai : chambre
anéchoïque pour moteur, banc d’acyclisme permettant de
tester et améliorer les boîtes de vitesses, banc de mesure
de vibrations de lignes d’échappement, etc.
Dans le même ordre d’idée, la mise au point de la soufflerie
anéchoïque S2A, partagée entre le CNAM, Renault et PSA
et inaugurée à la fin 2003, facilite la réduction du bruit
d’origine aérodynamique.
Conclusion
Ces éléments démontrent que les sciences et techniques
de l’acoustique connaissent avec l’automobile un terrain
d’application permanent, qui n’a pas cessé de s’exercer
Fig. 11 : Evolution des tendances passées et futures en acoustique automobile (bruit extérieur)
L’acoustique des véhicules routiers